Ce film fut surement le plus suprenant de ma carrière de cinéphile tant je ne m'attendais pas à un tel chef-d'oeuvre. Je pense d'ailleurs qu'il faut, comme moi, le voir sans connaitre ne serait-ce qu'une seule ligne du scenario : le choc en est encore plus grand.
Roman Polanski réussi brillamment à nous entrainer avec lui dans une pièce exiguë, sans oxygène et terriblement sombre afin de nous faire suffoquer pendent presque 2h30. Ces dernières qui pourront nous inquiéter quant à savoir si nous ne sommes pas fou d'aimer cette sensation extraordinairement malsaine.
Il est étrange d'observer à quel point il est facile d'emporter le spectateur avec soit. Il suffit de l'appât d'une jeune et jolie femme au jeu troublant et d'une musique hypnotisante pour nous voir complètement happé dans un couloir sombre au décorations de manoir hanté.
Petit à petit, tout ce qui autour de nous nous paraissait chaleureux n'est plus qu'un lointain souvenir remplacé par un froid glacial et oppressant. L'atmosphère du film devient de plus en plus troublante et déroutante si bien qu'il devient impossible de quitter l'écran des yeux sous peine de représailles que vous n'osez même pas imaginer : vous êtes totalement paralysé.
Le couloir parait sans fin et le traverser est une terrible épreuve à parcourir tant le manque d'air se fait sentir au fur et à mesure que la noirceur et l'épouvante vous envahit. Soudain, une lueur, faible mais bien presente, se manifeste au loin. Elle est au fond d'une pièce étroite et plus froide encore que cet affreux couloir. La tentation est insoutenable, vous vous engagez, la lueur est une flamme légére et vacillante, la plus belle chose que vous n'ayez jamais vu, vous la tenez presque entre vos mains. Une ombre passe, la flamme s'éteint, la porte se ferme.
Vous êtes seul.