Cette production Lionsgate a connu une diffusion très restreinte.Il est vrai que ce thriller est réalisé et joué par des inconnus.Enfin,inconnus,ça dépend pour qui car deux des comédiens,Adam Copeland,dit "Edge",et Catherine Joy Perry,alias "Lana",sont des stars du catch aux USA,et c'est devenu très à la mode de recycler ces combattants au cinéma."Interrogation" est passablement raté et emprunte sans talent à tout un tas de fictions vues par le passé.On commence avec une classique histoire de terroriste qui a placé des bombes aux quatre coins d'une grande ville,ici Minneapolis,et manipule un policier qu'il envoie désamorcer les explosifs juste avant que ça pète.Ce jeu du chat et de la souris a été exploité dans nombre de films,le plus connu dans le genre étant peut-être le troisième "Die Hard","Une journée en Enfer".La personnalité du flic est calquée sur celle de la policière jouée par Poppy Montgomery dans la série "Unforgettable",l'agent Nolan étant lui aussi atteint d'hypermnésie,cette faculté permettant à ceux qui l'ont de se souvenir de tout ce qu'ils ont vu ou entendu,ce qui est bien utile à un enquêteur.La façon dont les interrogatoires fonctionnent rappelle "Usual suspects",avec ce terroriste qui dit des choses en apparence anodines mais qui cachent en fait des informations que le flic doit déchiffrer.Puis vient le twist final,qu'on voit venir d'assez loin,et de plus loin encore si on a vu un film de 2005 intitulé "Chaos",avec Jason Statham et Wesley Snipes,qu' "Interrogation" plagie sans vergogne.Un twist qui d'ailleurs enlève tout sens aux nombreuses scènes dans lesquelles Nolan se plonge dans son"palais des souvenirs" afin de comprendre les allusions de son prisonnier.Le réalisateur Stephen Reynolds tente bien de masquer l'ineptie et l'invraisemblance du scénario par une mise en scène qui se veut moderne mais se révèle finalement convenue,à base d'images accélérées,de zooms avant furieux ou de contre-plongées.L'interprétation est d'une nullité exceptionnelle.Ce qu'il y a de bien avec Adam Copeland,c'est que même si on n'a jamais entendu parler de lui,dès qu'il apparait à l'écran on se dit:"tiens,un catcheur!".Face de primate,gabarit de déménageur sous stéroïdes,gestuelle empruntée,il n'y a clairement pas tromperie sur la marchandise,ce qui n'aide pas à le rendre crédible en agent du FBI aux capacités psychologiques hors normes.Pour ce qui est de CJ Perry,blonde à forte poitrine,à l'air niais et à la voix de pétasse,elle n'est pas plus convaincante en fliquette génie de l'informatique.Le pire est que les compétences en castagne du duo ne sont même pas utilisées,Copeland se battant très peu et Perry pas du tout.Seul Patrick Sabongui,vague clone de Tony Shalhoub,héros de la série "Monk",tire son épingle du jeu dans le rôle du terroriste.