Interstella 5555,


J’avais vu ce long-métrage il y a des années mais quel plaisir de le contempler de nouveau ce soir avec un regard plus adulte. A vrai dire, mon avis et mes émotions n’ont pas changé malgré le poids des ans, les sensations sont toujours présentes et quand vient la fin j’ai toujours la furieuse envie de m’envoler au loin à bord de mon vaisseau spatiale en forme de guitare, la musique à fond, à la recherche de mon amour perdu.


Certes l’histoire est plutôt banale: un sombre comte, Earl de Darkwood, utilise ses connaissances occultes en parcourant l’univers à la recherche de nouveaux prodiges musicaux. Une fois avoir mis la main dessus, il récolte la gloire de leur succès en collectionnant leurs disques d’or dans le but d’alimenter une mystérieuse machine qui lui apportera encore plus de pouvoir. Le film débute sur l’enlèvement du groupe The Crescendolls qui va lui permettre d’atteindre son objectif en acquérant le disque d’or 5555.


La véritable puissance du film réside dans le parfait mélange de la musique des Daft Punk, aux sonorités futuristes et contemplatives, connectée elle-même à un univers inondé de lumières colorées, dans une galaxie lointaine (très lointaine), sorte d’allégorie du paradis puisque cet étrange peuple d’humanoïdes bleus ne possèdent aucunes armes quelconques, et semblent vivre dans une joie perpétuelle. Jusqu’à ce que le Mal en personne, personnalisé par le Comte vienne briser l’harmonie de cette planète perdue.


A partir de cet élément déclencheur, chaque personnage va évoluer au fil de l’histoire. Shep, le héros extraterrestre, va concrétiser son rêve le plus cher en sauvant au sacrifice de sa vie celle qui l’aime. Il est le héros classe par définition: il voyage en solitaire dans son vaisseau spatiale et va tenter seul de libérer le groupe prisonnier au sein d’une planète qui lui est inconnu. Il y parviendra en brisant le contrôle du Comte sur trois des musiciens mais y laissera la vie, délivrant une dernière vision à Stella, la femme de ses rêves. Les membres des Crescendolls vont également mûrir de façon collective: Arpegius, Octave et Baryll reconnaissant le sacrifice de Shep, vont réussir à quitter la Terre, à détruire la machine du Comte et vont continuer à jouer pour honorer la mort de leur sauveur. C’est également lors de leur passage sur Terre qu’ils vont se rendre compte de l’influence qu’ils ont auprès de leur public. Stella, l’héroïne mystérieuse du film, va s’éveiller suite à la vision de Shep, et va se révéler profondément touchée par l’acte héroïque de Shep qui lui sauvera la vie à deux reprises, guidé par son amour pour elle.


L’intention principale du film est démontrée dans le fait que l’amour est plus fort que la mort. C’est grâce à lui que l’équilibre sera rétabli, qu’il dépasse la simple enveloppe physique,et s’élève bien au-delà des ombres et du Mal. Certes, ce message n’a rien d’innovant, mais c’est l’univers visuel dans lequel il s’inscrit, sublimé par la musique qui lui fait atteindre cette dimension supérieur. Je pense particulièrement à la scène où l’âme de Shep s’envole dans les étoiles, accentué par la mélodie au synthé du morceau « Voyager » (qui d’ailleurs fait parti des mes scènes préférées avec celles de « Something About Us », « One More time » et « Superheroes »).


En conclusion, Interstella 5555 est un voyage intergalactique au plus profond de soi, un rêve d’enfant sublimé par sa simplicité et sa pureté.


A quoi bon servent les mots lorsque suffisent la richesse d’une vision illuminée par une belle mélopée ?

Enkiriel
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le 23 juil. 2016

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