Discovery
En 2001, Daft Punk propose à son public une nouvelle pépite sonore. L'album Discovery débarque dans les bacs, pop & disco, très éloigné de Homework, leur première mouture. Les fans sont partagés,...
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le 29 nov. 2011
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Long-métrage d'animation de Kazuhisa Takenouchi, Hirotoshi Rissen et Daisuke Nishio (2003)
Les musiciens sont des magiciens...
Leji Matsumoto
Musique !
https://www.youtube.com/watch?v=FGBhQbmPwH8
Il fallait bien qu'on en passe par là. Il y a quelques jours, les Daft Punk ont décidé de se séparer. Ce qui a fait mal au cœur à beaucoup de fan dont moi. Et au niveau de leur musique, j'avais écouté en boucle le mois de sa sortie Random Access Memories (dont j'ai fait quelques critiques de morceau). Le jour de leur séparation, j'ai décidé de faire un marathon de leurs albums à partir de Homework et donc Discovery et je me suis dit, pourquoi ne pas me rattraper en regardant un film que je voulais vraiment voir à sa sortie et par manque de temps, je n'ai jamais vu (ou du moins pas sous cette forme vu que les clips de Discovery, j'ai vu un peu commet tout le monde. Du coup, avant d'écouter l'album Human After All, j'ai vu le film Interstella 5555 et non seulement le film est excellent mais il faut qu'on en parle surtout pour la génération de 2021 qui ne jure que par les animés d'aujourd'hui.
C'est peut-être une impression erronée de ma part, mais j'ai l'impression qu'il est maintenant oublié. Et il n'est pas le seul. Go Nagai et Tezuka pareil. Et vous allez me dire : Mais non, ce sont des génies Tezuka c'est le dieu des mangas, Go Nagai c'est génie, Matsumoto c'est un maître incontesté...ok. Je veux bien l'entendre. Mais si vous demandez à la jeune génération...je vous laisse deviner leur réponse. Pour moi, ce mec est un génie. Il écrit des histoires de space opera comme personne. Les femmes qu'il dessine font parti des plus belles de toutes l'histories des mangas, il peut créer les comics relief les plus drôles de l'histoire. C'est même son talent de créer des femmes absolument magnifiques et des hommes qui ont tous des têtes de méchants qu'il a pu créer Albator, le héro de space opera le plus classe de toute l'histoire du manga (ça c'est pour les fanboys de Lelouch de Code Geas). J'ai l'air d'exagérer mais c'est vrai ! Mater toute son oeuvre. Surtout Albator 84 qui sert de préquel à Albator 78 qui a beaucoup plus vieilli et la récente version de Maetel (Space Symphony Maetel, par contre je n'ai toujours pas vu le Albator en image de synthèse de 2013... ). Du coup, quand les Daft Punk lui demande de superviser l'univers graphique de Discovery en un film par le réalisateur des versions filmiques de Dragon Ball et One Piece, c'est juste magnifique. Autant les clips séparés étaient géniaux, autant en un seul film, c'est juste magnifique. On dirait vraiment que l'univers du film est celui d'Albator tant l'univers de Matsumoto transparaît. Le film est une comédie musicale sans-dialogue avec la musique des Daft Punk qui se marie bien avec les images. L'univers disco-club de la planète des extraterrestres sans nom (oui. On ne sait même pas de quel races extraterrestres ils appartiennent) tranche avec l'univers réaliste et assez oppressant de la Terre (oui la notre quoi) qui est froid au début, avant d'être terrifiant et mystique dans la quête de la vérité, avant d'être plus accueillante vers la fin. Comme Albator quoi. Oui dans Albator la Terre est très rarement représenté à son avantage. Et le montage est vraiment bien fait. On comprend toutes l'histoires sans qu'on est besoin de nous l'expliquer. La musique raconte tout. Les paroles des chansons suffisent emplement. Ce n'est pas un accompagnement façon La la land où elle magnifie les décisions importantes. Là on est plutôt dans le style des comédies musicales de l'époque comme celles de Baz Luhrmann. On pourrait croire qu'il s'agit d'un clip géant et ...c'est vrai. Mais c'est du bon clip géant. Il y a un fond, une histoire c'est magnifique en terme d'animation et surtout fluide. Donc 0 défauts. Quant aux personnages, c'est là que je vais un peu chipoter.
Ce n'est pas un défaut en soit. Surtout pour ce film mais c'est très surprenant. En effet, même si les design des personnages de Leji Matsumoto sont très indentifiables au point qu'on connaît d'amblé héros et vilains, les personnages sont toujours tout en nuances. Les "méchants" ne sont pas des méchants mais des personnes qui ne font pas le mal pour le mal. Ici, on a les gentils artistes face au méchant producteur (cela me rappelle un truc mais quoi...)
Le quatuor est formé par Arpegius le guitariste qui me fait penser à Ramis d'Albator 78, Stella, la bassiste sensible et aimante, Baryl, batteur comic-relief (qui ressemble à Simon d'Albator, avec un déguisement où il porte le célèbre uniforme du corsaire et le chapeau de son meilleur ami) et Octave , le chanteur et claviériste cool à la coupe afro. Et si dans le film, ils n'ont pas de réels évolutions, on sent leurs émotions. La passion qu'ils ont pour la musique sur leur planète tranche avec leur lassitude quand ils se retrouvent sur Terre alors qu'ils sont tout autant adulés. Même le producteur sans nom est un travailleur qui adore la musique et leur potentiel. C'est un fan.
Contrairement au comte Darkwood (ce qui signifie forêt noir) appeler Earl en anglais (et non V.O) qui est un titre assez évocateur. Les Earls étant les comte très particuliers du Moyen-Âge. Et lui c'est le méchant immortel qui fait parti d'une secte et recrute des chanteurs à travers le monde depuis des siècles afin de dominer le monde en cumulant des disques d'or ! Et le groupe rebaptisé les Crescendolls (oui, comme le titre d'une des chansons des Daft. Très cool chanson d'ailleurs) est une victime de ses envie mégalos. Bref, le perso est très caricatural dans le style du méchant impresario machiavélique qui exploite jusqu'à épuisement ses "protégés" , avec Mozart dans le lot. Oui Mozart est un alien dans ce film. Cela dit, c'est un personnage qu'on aimé détester.
Shep est un pilote badass et fan du groupe (c'est un mot poli pour dire qu'il est secrètement amoureux de Stella). Et tel un preux chevalier, va sur Terre pour libérer le groupe et Stella. Mais malgré son allure ressemblant à Albator, son sort est très différent. Oui, il passe de sauveur à Abbé Faria assez rapidement.
Et parmi les persos reconnaissables, nous avons parmi les chanteurs concurrents, notre tandem favori. Et là ils assument leur look de robots à la Gavan au point que j'ai eu un sourire en les voyant.
Au niveau de l'histoire, ce n'est pas du tout un rise and fall des artistes tels qu'on a vu des centaines de fois. Ici c'est un space opera sous fond d'appropriation culturelle d'un style de musique appréciée pour le formater au plus grand nombre. Les aliens sont humanisés (même Octave devient black. Le soucis du détail) Une histoire épique sous fond de dénonciation de vouloir modeler les musiciens pour plaire au plus grand nombre alors qu'en faite, c'est leur singularité qui prime. Et même si l'histoire est prévisible, elle a son lot de surprise
Comme le fait que Shep échoue à sauver le groupe, du moins totalement. Le groupe est désenvouté mais pas sauver pour autant. Et aussi que le comte meurt bien avant la fin. Le groupe sauve l'univers mais est toujours bloqué sur Terre
Et surtout, malgré l'histoire prévisible et les personnages qui évoluent peu, l'histoire est assez prenante et le fait que tout le film est une comédie musicale muette (sans les danses) rend l'histoire plus prenante au niveau de l'émotion. On a une vraie épopée avec la musique qui transcende l'espace. Même avec le twist final, l'histoire est cool
On apprend à la fin que tout n'était qu'un rêve d'un enfant qui est bercé par la musique des Daft Punk avec des goodies et des figurines de Discovery
Ce film est juste magnifique. Prenante, classe et permet de mieux apprécié l'album Discovery que les chants individuellement (même les chants les moins bons sont cool dans le contexte du film). Et même si le film semble être trop court et classique dans les grandes lignes (même pour du Matsumoto) il est suffisamment prenant. Il est dommage que le blue-ray ne propose pas de réels bonus. Cela aurait été un plus de voir un réel making of du film (c'est déjà bien de voir une biographie des Daft et Matsumoto). Du coup, je conseille ce film. Peut-être que je verrai les autres films des Daft Punk comme Daft Punk's Electroma ou Daft Punk Unchained. Par contre j'ai déjà vu Tron : Legacy. Qui est ce qui est. Moi je l'aime bien
Too (So) long les Daft :
https://www.youtube.com/watch?v=Z6_ZNW1DACE
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La collec de Neo Cosmic, Les meilleurs films sur la musique, Les meilleures comédies musicales, Les meilleurs films de 2003 et J'ai mis trop de temps à découvrir ces films cultes
Créée
le 20 mars 2021
Critique lue 175 fois
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D'autres avis sur Interstella 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem
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