Commençons par un constat. On entend régulièrement que les salles obscures se vident (c'est même plutôt le contraire, mais laissons-leur ça deux minutes...), menacées par le téléchargement et le streaming (légal ou non). Et bien qu'ils se rassurent tous, les salles de cinéma ne désempliront pas tant qu'on nous offrira ce genre d'expérience. Nulle autre ne pourrait vous faire ressentir l'immensité de l'espace, la petitesse de l'humanité, le tout sur un orgue assourdissant.
Nolan est un magicien de la mise en scène, il arrive à vous prendre aux tripes avec cette histoire entre une fille et son père, joué une fois de plus par un Matthew McConaughey impeccable. Il vous fait croire à cette histoire de Terre qui se meurt, faisant immanquablement écho à une réalité qui pourrait nous toucher un jour. Il vous emmène dans ce voyage désespéré pour sauver notre chère planète avec des tableaux spatiaux à couper le souffle. Pendant deux heures trente, il vous colle à votre siège, torture vos sens, vous fait vivre une vraie expérience de cinéma. Et puis pouf. Le soufflé retombe. Alors qu'il avait là un chef-d'oeuvre, qu'on était prêt à oublier quelques inconstances, Nolan nous sort un Deux ex machina de son chapeau, et ne fait même pas d'effort pour donner quelque crédibilité à son acte. Pire, il écrase son final, comme pressé par le temps.