Il n'y a aucun doute à ce sujet, Interstellar est l'un des plus grands films de SF de ces dernières années - genre dix ou vingt dernières années.
Passons très vite sur la situation terrestre indigente, une apocalypse lente qui aurait pu avoir un quelconque intérêt et pourquoi pas un brin de crédibilité si Nolan avait vous s'y attacher, mais bon. Disons qu'un film comme Interstellar doit nous emmener dans les étoiles, et si on se fout un peu de ce qu'il se passe sur Terre, ce n'est pas gênant. Je vais donc passer rapidement sur ces champs à perte de vue qui ne produisent plus, sur ce lycée qui a pour objectif de casser les rêves des enfants quitte à mentir, sur des relations père/enfants pas franchement intéressantes pour décoller.
Et là, on en prend plein la vue, et surtout plein la tête. L'utilisation de la relativité générale en temps de que force majeure de la fiction, c'est vraiment génial. Les dilemmes moraux qu'entraînent les choix autour des planètes à visiter sont vraiment excellents et, pour le coup, jamais vus. Et le coup de l'hypercube dans la bibliothécaire, c'est également un coup de maître ; visuellement tout d'abord, car on est, vraiment, dans un hypercube. Scénaristiquement surtout, c'est une vision du voyage dans le temps franchement bien menée. Et si on regrettera un peu le côté Deus ex machina de ce passage, on finit assez vite par être emportée par les possibilités offertes aux protagonistes pour communiquer au travers du temps et de l'espace.
On pourra dire que Nolan passe un bonne partie de son film à reprendre les retardataires, et c'est particulièrement vrai dans la scène de la bibliothèque. Mais je ne vais pas vraiment lui en vouloir, car ça a sauvé le film pour ma femme, c'était donc clairement nécessaire.