Chef d’œuvre annoncé avant même sa sortie, « Interstellar » a tout d’un grand film. Christopher Nolan n’aime pas prendre ses spectateurs pour des imbéciles, c’est pourquoi il glisse toujours dans ses blockbusters une certaines intelligence manquant dans la plupart des superproductions actuelles.

Si jamais cela est possible, il faut absolument que jamais vous ne soyez distraits d’« Interstellar ». Je précise, si jamais cela est possible, car pour ma part, j’ai été happée par l’univers dévoilé des premières minutes jusqu’à quelques heures après la séance. Le film est immersif à tout moment, que cela soit grâce aux silences appuyés ou aux puissants thèmes d’Hans Zimmer. On vit ainsi le film à 200%, se demandant même comment on a pu continuer de respirer lors des moments les plus graves.

Contribuant également à faire de l’œuvre une expérience à vivre en salle, la sobriété de la mise en scène de Nolan est remarquable. Le réalisateur parvient à faire oublier sa caméra au profit de son histoire. Il procède à quelques raccourcis scénaristiques louables, en particulier le départ de Cooper de chez lui et la façon dont on suit la vie des enfants.

De manière générale, il y a beaucoup de sobriété dans « Interstellar ». Les effets spéciaux bien qu’omniprésents restent secondaires à l’intrigue, les dialogues ne sont à aucun moment poussifs.

Tout ça pour dire que « Interstellar » se ressent plus qu’il ne se regarde.

Il faut dire que les acteurs sont magnifiques et transmettent tous une large palette d’émotions. Matthew McConaughey n’a plus rien à prouver, tout comme les belles Anne Hathaway, Jessica Chastain et Mackenzie Foy. Casey Affleck et Wes Bentley se trouvent finalement assez effacés, c’est dommage mais compréhensible.

Vivre « Interstellar » pour la première fois, c’est se poser des questions sur l’espace, sur la physique, sur les lois de notre monde et des autres, sur la force de l’amour (la très belle scène où Brand tente de convaincre l’équipage de se rendre sur la planète où se trouve son amant), sur la gravité et sur tant d’autres choses. Un questionnement continu à la conclusion complexe et touchante.

Découvrir « Interstellar », c’est aussi rêver devant l’immensité de l’espace, devant les multitudes de mondes plus ou moins merveilleux qui n’attendent que d’être découverts. Ainsi les moments où l’équipe découvre de nouvelles planètes provoque toujours un mélange d’exaltation et d’appréhension.

J’aurais aimé un peu plus d’exploration. C’est peut-être pour cela que le film ne mérite pas aujourd’hui ma note maximale, malgré ses innombrables qualités.
mewnaru
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le 11 nov. 2014

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mewnaru

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