On nous casse sans cesse la tête, en dépit des dizaines de chaînes ciné, en dépit de la vidéo à la demande, en dépit d’un marché du DVD saturé, avec les mêmes films. Les bons, les mauvais, ceux qu’on nous passe en boucle depuis des décennies. Dans le même temps, certains films sont totalement abandonnés, archivés au fond d’une cave et privés d’une seconde vie. C’est clairement le cas de cet Intervention delta, une série B de la deuxième partie des années 70 qui est quasiment hors de tous les radars. Il faut un coup de bol pour tomber dessus. Et on se demande bien pourquoi. Car s’il n’est évidemment pas un grand film, c’est un divertissement tout à fait estimable. Tourné dans de superbes décors naturels en Grèce, porté par la bonne gueule de James Coburn, le sujet évoque les films de commando avec, c’est la curiosité de l’entreprise, des deltaplanes comme moyen de locomotion.


Là où on peut craindre une bonne idée qui se traduit par un résultat mou du genou, on a un film qui entre dans le vif du sujet dès sa scène d’ouverture. Une femme et ses deux enfants sont enlevés par un groupe terroriste qui ne plaisante vraiment pas. Le ton est sec, l’action brutale, la menace vraiment réelle, l'immersion tout à fait réussie. À partir de ce postulat, le film suit son chemin avec efficacité. On engage de premiers échanges entre le commando et le mari (Robert Culp, habitué des Columbo) sous l’œil de la police (avec, ô surprise, un Charles Aznavour en chef de la police locale, pour le coup maladroitement exploité), quand débarque l’ancien mari (James Coburn qui est aussi le père d’un des deux enfants) qui va se lancer dans un stratagème audacieux pour tirer tout le monde de là. La narration est dynamique et tout est parfaitement amené sans que l'intensité du récit ne baisse d'un cran.


Le monde des acrobates du deltaplane est bien introduit et on bascule ensuite dans un film d’aventures et d’action qui joue la carte de l’efficacité. Plié en 1h30, le film aurait pu durer une demi-heure de plus sans s'affaiblir. Le réalisateur aurait pu s’attarder sur le portrait des différents personnages, sur la formation des as de la voltige pour devenir de vrais mercenaires ou sur l’élaboration du plan comme dans les films de commando. Le tout aurait gagné certainement en épaisseur. Mais le choix de l’action se défend tout à fait avec l’impressionnant monastère perché dans les flancs rocailleux comme repère à investir. Si certains éléments sont peut-être en-dedans (une nuit américaine très discutable, l’armée qui file généreusement une mitraillette à Robert Culp, une mince exploitation du méchant principal), on passe vraiment un bon moment devant cette très sympathique pellicule globalement bien maîtrisée.

Play-It-Again-Seb
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le 2 juin 2022

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PIAS

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