Voilà une proposition intéressante : filmer un entretien avec Dieu, confronter un journaliste doué et son créateur.
Cette belle idée est malheureusement servie par une écriture superficielle. Les trois interviews (car il y en a trois comme la sainte Trinité) se résument à un badinage un peu creux, un ping-pong métaphasique nourri de poncifs.
Si vous attendez une joute oratoire digne du film La controverse de Valladolid (avec Jean-Louis Trintignant et Jean-Pierre Marielle) passez votre chemin. Les producteurs, peut être soucieux de ne heurter personne, semblent avoir commandé un produit lisse et sans aspérités.
Pourtant le thème abordé, la découverte ou l’abandon de la foi, méritait un traitement à la hauteur des questions que des milliers de croyants, athées et agnostiques se posent (le croyant croit en l’existence d’un être supérieur, l’agnostique ne sais pas si Dieu existe et l’athée nie l’existence d’une divinité mais tout trois peuvent s’interroger sur ce mystère que constitue la foi, le fait qu’une personne va être saisie par une croyance qui le dépasse et qui n’a nul besoin de preuves).
C’est un sujet délicat à filmer mais riche que l’on retrouve par exemple dans l’excellente série italienne Il miracolo tout comme dans le film avec Vincent Lindon L'Apparition ou encore dans La communion de Jan Komasa. Trois œuvres très différentes mais tout aussi captivantes.
Pour autant ce petit film ne manque pas de qualités. Les acteurs sont attachants, Paul Ascher fait beaucoup de vélo et David Strathaim a la bonne idée de ne pas se grimer en vieux patriarche barbu. L’histoire sentimentale qui sert de toile de fond n’a que peu d’intérêt (je reconnais confus avoir complètement oublié comment elle s’achève) mais apporte une touche de romantisme.
Bref, un film regardable mais qui évoque plus un Nescafé soluble qu’un expresso ristretto italien.