En lisant Jack London, nous avons tous eu au moins une fois l'envie de tout plaquer, notre boulot, notre famille, notre société consumériste et notre avenir tout tracé, afin de crapahuter dans les bois et manger de l'écureuil ou se faire des bottines hyper fashion en peau de castor. Revenir à la vie sauvage, la vraie, l'unique, la seule de véritablement valable. Votre humble serviteur aura lui-même été récupéré un beau matin à demi hagard, errant dans un parc de son quartier, amaigri et uniquement vêtu d'une feuille d'acacia, hurlant après Renato, son fidèle Blackberry. La nature est décidément cruelle.

Pour son quatrième long-métrage, le comédien extrêmement sérieux Sean Penn choisit d'adapter à l'écran le livre de Jon Krakauer, narrant la véritable histoire d'un jeune homme de bonne famille ayant tout plaqué pour vivre son rêve: arpenter le pays et sa nature hostile afin de revenir à l'essentiel, aux fondements mêmes de l'existence.

Le cinéaste / comédien dresse ainsi le portrait d'une génération en plein conflit existentielle et en guerre contre elle-même, contre l'avenir qui s'offre à elle, et surtout celui d'un homme fuyant sa propre vie et sa condition de fils, doux rêveur dont la colère contenue et l'extrémisme conduiront à une solitude totale et à passer finalement à côté de son véritable objectif: être heureux et en paix. Quasiment de tous les plans, Emile Hirsch est parfait de bout en bout, faisant preuve d'une belle implication, aussi bien émotionnelle que physique. Gravite autour de lui un excellent casting incarnant des protagonistes tous attachants.

Filmant la nature avec amour et respect, Sean Penn nous la montre dans toute sa beauté et sa puissance destructrice, offrant des images d'une splendeur incommensurable, relayées par la superbe bande originale signée Eddie Vedder, faisant de "Into the wild" une magnifique ode à la vie et à sa simplicité, nous invitant à aller au bout de nos rêves sans toutefois perdre de vue l'essentiel, les autres, ceux que l'on aime et le bonheur qui ne demande qu'à être partagé.

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le 30 janv. 2014

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Gand-Alf

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