Il existe des films qui sont déjà cultes avant même qu'on les diffuse en salles. C'est le cas de Matrix, Inception, Avatar, Titanic et de quelques autres qui sont pour la plupart des succès critiques et/ou public (cette année nul doute que Mad Max : Fury Roads prendra le même chemin). Into the Wild, C'est un peu la même chose mais dans un registre très différents des films précités; il s'agit d'une histoire vraie. C'est un film que je voulais voir à la sortie mais les aléas de la vie m'en a empêché (surtout la flemme). Ceci dit au travail (et NRJ 12 !), une diffusion du métrage s'est lancée. C'est comme si le film me disait d'arrêter de l'ignorer. Du coup je me suis lancé et je l'ai trouvé magnifique et triste à la fois (malgré une connexion défectueuse).



Un film superbement bien fait.



Ce film est vraiment bien réalisé. Je connaissais Sean Penn acteur ( Harvey Milk, The Tree of Life, Gangster Squad), mais pas Sean Penn réalisateur ou scénariste. Maintenant oui. Ce film possède de superbes plans contemplatifs et une photo excellente qui nous invite vraiment au voyage. Le montage est vraiment très bien fait. Au départ, je trouvais bizarre la mise en situation du début, mais en y réfléchissant, elle fait sens avec l'histoire, ce qui fait que ce défaut n'en est pas vraiment un. Le film ne perd pas de temps à nous présenter notre protagoniste


dans la situation finale


et à faire en sorte qu'il partage avec nous son expérience. Plusieurs fois dans le film, on nous montre le contraste entre sa vie d'avant, le monde de la ville et la nature. Il nous montre la nature à la fois dans toute sa splendeur mais aussi que son périple n'est pas simple même s'il était volontaire. On nous montre sa détermination d'aller vers ce qu'il y a de plus simple, sans pour autant être un ermite. Mais ça, j'y reviendrai. Ceci dit, je n'ai pas trouvé la symbolique du bus au début, ni pourquoi il l'avait choisi. Mais à la fin, je l'ai compris et c'est un peu perturbant.



Christopher dit Alexander



Au niveau des personnages, étant donné que Christopher McCandless, dit « Alexander Supertramp » (joué par Emile Hirsh que je ne connaissais que dans 2 films avant ça (l'oubliable Girls Next Door et l'inoubliable Harvey Milk, encore avec Sean Penn)) est le centre d’intérêt du film. Le film ne se concentre que sur lui et nous fait partager son univers et sa vision du monde. Au fur et à mesure du récit, on en apprend plus sur lui et ses motivations. Il s'agit d'une personne qui se cherche et qui considère quasiment toutes les personnes qu'il rencontre comme des membres de sa famille, à l'inverse de la sienne. Il ne l'a rejette pas vraiment (il s'entendait bien avec sa sœur), mais la manière dont ses parents ont évolué


et surtout la mort de son frère Alex


lui ont amené à se poser pas mal de questions et lui a poussé à prendre le large afin de se retrouver. Et il y arrivera vers la fin.


Les autres personnages, même secondaires sont tous très bien traités et exploités. Les parents (joué par William Hurt et Marcia Gay Harden), même absents sont bien exploités dans le film. Au point qu'on les connaît très bien au final et qu'on sent leur regret. La sœur Carine (joué par Jena Malone) est très bien dans son rôle de narratrice. On ne la voit certes pas beaucoup dans le film mais elle nous décrit bien en voix off les états d'âmes et le passé de Christopher. De mon point de vue, j'aurai préféré qu'on voit un plan où elle écrit le récit mais de la manière dont c'est présenté finalement, cela passe tout aussi bien.


Les personnes que Christopher rencontrent sont aussi bien traités et exploités. Que ce soit, le couple de danois sympathiques au début, Wayne Westerberg (joué par Vince Waughn)


marrant quand il se fait arrêter pour décodeur pirate !


, le couple de hippie avec leur nièce Tracy alias Kristen Stewart ! (bon ok Twilight n'est pas passé par là). Elle est même très attachante (malgré sa vf) dans ce film et entretient presque une relation frère-sœur (je dis presque parce qu'en réalité elle voulait plus que ça). Et Ron Franz (joué par Hal Holbrook), qui voudra l'adopter. Toutes ses personnes sur sa route étaient à des degrés divers des signes qu'il aurait pu avoir une vie plus rangée, mais il la rejette systématiquement afin de vivre libre et sans doute la crainte de se retrouver dans la même situation qu'il a vécu avec sa vraie famille.



Une histoire comme un conte



Ce qui est bien, c'est aussi le faite que l'histoire s'articule de la même manière qu'un conte, malgré le coté flash-back. On sait dès le départ qu'il se retrouvera dans le bus, mais le film prend le temps de développer toutes les étapes qui le mèneront à l'arrivée. L'articulation en chapitre nous rend bien compte de la progression de son voyage.



  • 1 : La Nouvelle Naissance :


C'est le moment de son départ, on en apprend plus sur ces parents et le but de sa vie. C'est aussi le moment où il renonce à son identité



  • 2 : L' Adolescence :


Il décide de vivre d'un emploi temporaire afin de financer son voyage avec Wayne Westerberg. C'est à ce moment qu'il apprend comment survivre grâce en parti aux conseils de Wayne. On en apprend plus sur Alex.



  • 3 : La Vie d'Adulte :


Il rencontre le couple de danois avec lesquels il sympathise. Parallèlement, il décroche de plus en plus de petits boulots pour atteindre son but sans jamais renoncer.



  • 4 : La Famille :


Il retrouve le couple de hippie du 1 et leur fille Tracy, et rencontre enfin Ron Franz.


Au fur et à mesure, le récit s'articule avec son voyage, la narration , la révélation du passé par Carine et un compte à rebours avec la découverte du bus. D'ailleurs, ce bus a plusieurs symboliques mais une seule m'est venue à l'esprit au final


Le lieu de son dernier repos, car à la fin, il y a tout un plan auquel il se repose serein de la vie qu'il a mené et meurt, frigorifié.


La fin est bizarrement très triste, mais on ne ressent pas vraiment une tristesse. Sean Penn nous la montre comme s'il avait réussi à atteindre son but dans la vie. Vivre comme il l'entendait sans aucune pression, presque sans réel attache mais heureux. Donc j'ignore si on peut vraiment se sentir triste ou heureux pour lui. Même si au fond, c'est toujours triste.


Bref, ce film est un chef d'oeuvre et il n'y a pas d'autres mots. Il est bien raconté, bien réalisé, bien interprété et la musique est très bien utilisée. On ne s’ennuie pas une seconde et malgré la tristesse apparente, on ne peut que se sentir bien une bonne partie du film. Je le recommande très fortement.


Version fun de ma critique ici



Addendum :



Je me suis renseigné sur la vraie vie de Christopher McCandless. Bien qu'il y a un décalage entre l'oeuvre et la réalité et malgré la controverse, ma critique est axée plus sur le film en lui-même que sur la vie réelle, et par conséquent, je considère le film comme une fiction inspirée de la réalité et non la retranscription de la réalité. Voilà ! C'est dit !

Créée

le 8 juin 2015

Critique lue 590 fois

8 j'aime

Neo Cosmic

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8

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