PUTAIN que c'est bon.
Comment j'avais pas autant ri et de si bon coeur devant une comédie depuis loooooooongtemps.
Une comédie française de surcroît.

Comment je ris encore davantage maintenant, en lisant les invectives creuses des détracteurs face au mauvais jeu d'acteur d'Omar, ou la démagogie et les clichés de ce clash bourgeoisie/banlieue.
Bon sang les gars réveillez-vous quoi.
C'est tiré d'une histoire vraie d'une part, donc le fond est là, et c'est bien sûr romancé, c'est du cinéma merde.

J'ai pour ma part été soufflé devant les rouages parfaits de la mécanique Cluzet/Sy, la mise en scène simple et de bon aloi, misant tout sur les sentiments (bien présents mais ne sombrant guère dans le cliché ou le pathos) et l'humain.
L'humour parfois léger, parfois un peu tendu, parfois thérapeutique, faisant en tout cas souvent mouche.
La construction subtile des ponts qui vont être jetés entre ces deux mondes que tout oppose a priori, à des kilomètres des bulldozers et pelleteuses habituels, laisse un goût fort agréable de surprise et de délectation mêlées sur la langue et au fond des yeux.

Et puis quoi, stop à la mauvaise foi. François Cluzet le souligne à plusieurs reprises : il est tétra, mais tétra RICHE, et je crois que rien dans le film ne vise à atténuer la réalité du quotidien des handicapés qui, certes, sont de plus en plus livrés à eux-mêmes par les dirigeants successifs. Bien au contraire.
Je pense que c'est une chronique poignante, relativement fidèle, des déboires qu'ils peuvent rencontrer, qui met en exergue tout ce qui serait rendu bien plus compliqué sans cette aisance financière.

Ça faisait également assez longtemps que je ne m'étais pas réfugié derrière cet argument pour justifier une critique superficielle, mais ce film ne se raconte pas, il se vit.
Et à ce titre la salle (toujours bondée, plus d'un mois après la première sortie) était unanime, au diapason de la partition habilement déroulée par le duo Toledano/Nakache.

Loin des laborieux ch'tis auxquels la comparaison renverra immanquablement, et dont le succès populaire (inattendu lui aussi) m'avait laissé fort dubitatif, je me joins cette fois à la dithyrambe : courez-y, si ce n'est encore fait.
C'est un ras-de-marée, un buzz, un effet de mode certes, mais ils sont amplement justifiés.


PS : parce que d'autres ont dû se poser la question, le thème principal que l'on entend de façon récurrente au piano n'est pas une musique originale composée pour le film.
Il s'agit du morceau "Fly" du compositeur italien Ludovico Einaudi, dont je vous invite ardemment à découvrir le travail, que vous voyiez Intouchables ou non.

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le 12 déc. 2011

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SeigneurAo

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