Un film bien meilleur dans la veine comique que dans les violons. Il arrive à toucher parfois juste en se basant sur des clichés pourtant gros comme une maison. Il nous agace avec son histoire vraie dont on a finalement pas grand chose à foutre (un scénariste de téléfilm l'a sûrement déjà fait en plus moche le coup du jeune défavorisé et du riche solitaire qui apprennent l'un de l'autre).

Le film entier est un showcase pour Omar Sy, redoutablement efficace dans son rôle et surtout totalement toxique dans la bonne humeur. Les scènes font forcées dès qu'elle invite une tierce personne (Anne Le Ny mise à part). Tout repose sur le beau duo d'acteur et leur alchimie. Toledano et Nakache confirment leur talent dans la direction d'acteurs quand les scènes de voiture qui ressemblent à des publicités Mercedes sont là pour souligner la mise en scène plate.

Si le film se sauve la moyenne et parvient à être sympathique c'est qu'il a conscience de tous ses défauts et préfèrent favoriser tous ses bons côtés en évitant au maximum le pathos, en se concentrant sur le duo, en minimisant les scènes avec la famille d'Omar ou la vie amoureuse et parentale de François Cluzet. Du coup, ce qui est censé faire le fil rouge fait un peu tâche. Un film à sketchs aurait été plus efficace mais on aurait trouvé le moyen de râler sur le manque de liant. Écrire une histoire belle, touchante et pas ridicule c'est compliqué. Il aurait peut-être fallu se virer les doigts du cul pour éviter les lieux communs mais le matos de base, à savoir les deux acteurs et le pitch bien troussé sont là.

Finalement comme on pouvait s'y attendre si on avait déjà vu un Toledano/Nakache, le film ne mérite ni la haine du snobinard qui est en moi, ni l'adoration des commentaires de Télérama qui s'en prennent méchamment à toutes personnes qui osent en dire du mal. C'est un chouette film mais ça aurait pu être mieux. Et pour une fois qu'il y a un duo de réalisateurs français qui arrivent à se sortir du pré-mâché en faisant du cinéma populaire, ce serait dommage qu'ils se reposent sur leurs acquis et qu'ils ne s'améliorent pas encore au prochain.
MrShuffle
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le 12 nov. 2011

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