On ferme
Déçu parce que ça aurait pu être vraiment très bon. Le concept paraît con mais peut se révéler jubilatoire : c'est vrai quoi de mieux qu'un lieu fermé comme une supermarché pour y filmer un slasher ...
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le 4 oct. 2020
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Intruder est un slasher de la fin des années 80 dont la principale force de proposition réside dans son cadre, puisqu'il se déroule dans un supermarché fermé, de nuit, alors que les membres de l'équipe seront peu à peu massacrés par le recours principal à leur outil de travail respectif.
Il y a quelque chose de très sémiologique dans ce film dont le décor est prétexte à mille gros plans bariolés sur des étiquettes tapageuses, ici d'Oreo, là de Diet Pepsi, sur un carton de Corona et dans le reflet d'une flaque de sang où baigne le vieux logo Adidas apposé contre une paire immaculée de Conductor ou de Forum montantes.
Si Intruder ne paraît ni très bien joué ni très bien écrit, il montre un souci bizarre dans une production du genre de soigner des cadrans objectivants, où les mouvements de la caméra vont imiter le mouvement d'objets que les différents personnages à tuer vont avoir tendance à rejoindre. On pourrait voir le film comme une sorte de grande entreprise d'incorporation de ces gens à leurs rayons alors qu'ils sont peu à peu assimilés, sans grande surprise par la folie d'un manager, à ces vastes étalages de marchandises dont ils constituent les esclaves automatiques.
Pris comme cela, le film échappe à son statut de slasher 80s stéréotypé pour devenir une espèce de fantasme cauchemardesque barthésien, et ce qui pouvait originellement passer pour une simple toile de fond de variation (le supermarché) devient l'objet premier d'un film très ironique dans ses métamorphoses. Et si la chaîne ne vous rattrape pas, les chiens de garde attendent en collier rouge et bleu à la fin pour faire voiture balai de ce capital.
Scott Spiegel, dans le prolongement des praticiens de l'art objectuel, nous montre, un peu, les risques que l'on encourt à accepter de se faire pièce de la machine, et si on peut y penser en riant à des mains coupées se tendant vers des yeux fichés au bout d'un clou à facture, ce n'est pas plus mal. C'est carnaval.
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Créée
le 1 oct. 2023
Critique lue 42 fois
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