Inu-Oh ne se situe pas dans la lignée des animés des studios Ghibli. Je connais en effet relativement peu d'oeuvres qui se situent hors du catalogue de ce célèbre studio, d'où une comparaison inévitable. Il s'agit d'un tout autre style, que ce soit au niveau de la narration ou de l'animation.


Le fil narratif apparaît assez confus au départ et l'on ne sait pas forcément où le réalisateur veut nous conduire, alors même que se dévide un récit parfois difficile à suivre. Ce n'est qu'à la toute fin que l'ensemble se remet en place et que l'on comprend enfin le propos dans sa globalité. Jolie conclusion qui lie passé et présent de façon cohérente. Il faut néanmoins s'accrocher et demeurer concentré, même si l'on peut se laisser porter par ce festival, tant musical que visuel.


En effet, du côté de l'animation, c'est une réussite globalement. Si le dessin et les fonds ne me sont pas apparus aussi aboutis que dans des oeuvres emblématique de Myazaki, les effets visuels, très axés sur les lumières et les ombres, sont parfois somptueux. De la même manière, l'animation est fluide et colle parfaitement à la bande son. Cette dernière, oscillant entre classique médiéval japonais et rock actuel, est la parfaite illustration de ce récit qui navigue entre la création du théâtre No et les comédies musicales rock contemporaines. Dans la seconde moitié de cet animé, un passage musical énorme, que ce soit dans son rythme ou dans sa durée, procure une intense jubilation tout en dévidant ses notes et ses images qui poursuivent l'histoire en cours. C'est puissant mais presque long par moments, d'autant que le chemin à suivre demeure celé.


Au cours de ce récit où se côtoient tradition, esprits, malédiction, rédemption et violence crue, des sentiments ambivalents pourront parcourir le spectateur. Inu-Oh, que vous adhériez ou passiez à côté du propos, ne devrait pas vous laisser indifférent.

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le 27 nov. 2022

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