Peut-être pas mon Carpenter préféré, mais on y retrouve tous les ingrédients qui font sa filmographie : la paranoïa, la question sur notre identité, l’oppression du capitalisme… Le problème majeur du film sera son rythme : non pas qu’il y ait de véritable longueur ou qu’il soit précipité, mais plutôt le découpage rend le film un peu haché. La première partie du film permettra d’introduire l’ambiance générale et les personnages, avant que l’on entre dans le vif du sujet, et ça sera sans doute la partie la plus intéressante du film : quand Nada prend peu à peu conscience de l’univers qui l’entoure, tombe dans sa paranoïa, perd pied avec la réalité jusqu’à remonter la pente et partager sa folie avec Frank (dans une scène plutôt mémorable, même si elle s’éternise un peu).
De là, le film perdra un peu de son piment même si la quête de Nada et Frank, son escalade jusqu’à sa résolution finale, sera satisfaisante et dans l’esprit de son réalisateur. Roddy Piper réussit à porter le film, mais le casting n’est pas vraiment le point fort de ce film. Techniquement, on y retrouvera aussi tous les ingrédients de Carpenter, que ce soit dans la musique oppressante, la mise en scène et les effets spéciaux efficaces. J’ai beaucoup aimé le design des Autres, dans le sens où le maquillage grossier crée un malaise qui convient parfaitement à l’ambiance générale.
Invasion Los Angeles est un film à ambiance, efficace et intéressant dans son sujet, fidèle à son réalisateur qui mérite le détour.