Invasion of Alien Bikini. D'emblée, un titre comme celui-ci, c'est difficile à battre. "Invasion", c'est un grand mot, car il n'en est pas vraiment question. Pour le "bikini", on nous a un peu menti, mais on pardonne, car ça reste sexy et en petite tenue. En fait, il n'y a que sur l'"alien" où nous ne ment pas et même, mieux que ça : un alien tellement canon qu'on se damnerait pour un regard. Au final, un tiers du titre est vraiment représentatif du contenu du film. Se sent-on trompé pour autant ? Eh bien non, au contraire même.
Le titre baisse notre garde, nous fait croire à une série B fauchée, kitsch et drôle à base de sci-fi et d'action. Et ça démarre comme ça : après avoir été sauvée par un jeune coincé s'improvisant justicier la nuit, moustache et arts martiaux à l'appui, une belle extraterrestre en a après le sperme de son sauveur. Cependant, le jeune homme se préserve pour le mariage. S'en suit par la jeune femme de violentes tentatives d'extraction du précieux liquide séminal afin d'être fertilisée dans la nuit.
Mais voilà, il suffit d'une scène pour que le ton change, une scène aussi troublante que violente et tout bascule. Un trauma remonte à la surface libérant une part sombre du personnage principal. Invasion of Alien Bikini est bien plus que ce qu'il laisse paraître. De léger, il devient viscéral frôlant parfois avec une dimension malsaine.
Le film d'Oh Young-doo, microfinancé (5000$ !!) est un symbole : celui de l'idée l'emportant sur le budget. Original et inventif, le long-métrage tient en haleine d'un bout à l'autre, que ce soit dans les strates de la comédie ou de la science-fiction. On en vient à aimer le film autant qu'on le respecte. Et inversement.