Mandela Play

Pour les sud-africains, la Coupe du Monde de Rugby de 1995 c'est un peu comme le Mondial de 1998 pour les français, une grosse surprise et quelques espoirs un peu perdus depuis, toutes proportions gardées...

En réalité, Invictus relève plus du film politique sur l'arrivée de Nelson Mandela à la tête de son pays que du film sur le sport, même si Clint Eastwood ne cesse d'essayer de nous démontrer à quel point ce dernier peut rapprocher les peuples, blablabla et blablabla... Mouais, c'est aussi l'opium du peuple et ça ne marche qu'en cas de victoire, hein...

Du coup, c'est clair que sur le fond ce film souffre d'un politiquement correct assez mollasson et même un chouilla prosélyte... Ca ne va pas chercher bien loin et outre l'approche politique de Nelson Mandela sur les problèmes de son pays et le rapprochement des deux ethnies, ça n'a globalement rien de passionnant...

En revanche, du point de vue formel, c'est du très bon boulot. Le montage ingénieux donne au film beaucoup de rythme que seule une finale aux ralentis inutiles et fatigants viendra ternir... A contrario, j'ai particulièrement apprécié la séquence émouvante dans les townships.
Les matchs de rugby sont pas trop mal adaptés et, sans transition, Morgan Freeman donne toute sa sagesse à Madiba. Les seconds rôles, et notamment ceux de la sécurité, font quant à eux du bon taf.

A ma grande surprise, je me suis donc laissé captiver sur presque toute la durée du film, quoiqu'un peu moins sur la fin... La patte Eastwood probablement. Cela dit, Invictus souffre quand même d'un traitement réducteur sur certains points.