Un jour, il faudra qu'on m'explique comment, avec 7 millions de dollars de budget, on peut faire un film aussi léché, qui ne bâcle pas sa mise en scène, et qui fait un carton. Comme souvent avec les productions Jason Blum.
Ce dernier, ainsi que le réalisateur Leigh Whannell, ont profité que les droits de l'homme invisible sont chez Universal pour faire un film sur le sujet, sauf qu'il est traité d'une façon totalement différente, je dirais un angle féminin.


Elisabeth Moss joue une une jeune femme sous l'emprise de son compagnon, un pervers narcissique qui fait d'elle sa chose, un Christian Grey de plus. Elle profit d'une nuit où elle l'a drogué pour s'enfuir et se cacher chez des amis. Peu de temps après, elle va apprendre qu'il s'est suicidé, mais des phénomènes étranges vont se passer autour d'elle.
Bien que le film soit écrit et réalisé par un homme, Invisible man est un film féministe, où le thème de l'invisibilité cache en fait une métaphore sur la peur que peut avoir une femme après avoir quitté un type qui peut être dangereux, toxique. Bien qu'elle sait qu'il est mort, elle sent encore sa présence, le moindre bruit la fait sursauter, elle est encore sous le choc de sa liaison. On sent que l'auteur est clairement du côté de cette femme, formidablement jouée par Elisabeth Moss, qui passe par des scènes où elle est démaquillée, mais elle réussit à nous faire transmettre cette peur diffuse du et si ?.
C'est peut-être un peu trop long, mais je suis très surpris de la qualité technique du film pour ce budget de misère, qui sait mettre à profit ses décors, la qualité de la photo (dont plan sur l'océan qui est un clin d'oeil à Heat), et ses interprètes. Si la première partie, consacrée à l'indicible, m'a beaucoup plu, je n'en dirais pas autant de la suite qui verse dans quelque chose de plus classique, avec un final assez discutable sur la loi du Talion. Mais ça ne retire en rien qu'à mes yeux Inivisble Man est un très bon film, et Elisabeth Moss mérite tellement mieux que d'être enfermée dans des séries Tv.

Boubakar
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2020

Créée

le 19 août 2020

Critique lue 247 fois

4 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 247 fois

4

D'autres avis sur Invisible Man

Invisible Man
Sergent_Pepper
6

Blind fate

Adapté à de multiples reprises, le motif de l’homme invisible est un fantasme à double tranchant, sur lequel Verhoeven lui-même s’est cassé les dents : l’occasion d’un exercice de style presque...

le 22 sept. 2020

54 j'aime

2

Invisible Man
EricDebarnot
8

Perversion narcissique : la violence invisible...

On connaît le principe : depuis que H.G. Wells a inventé le concept de l'homme invisible, le cinéma n'a jamais cessé de vouloir relever le défi de filmer cette invisibilité. Avec plus (James Whale en...

le 3 mars 2020

50 j'aime

4

Invisible Man
Theloma
7

Si j'étais invisible...

La miss Moss elle est vraiment pas gâtée. La voici mariée à un génie de l’optique, millionnaire de surcroît et excusez du peu, inventeur de la combinaison parfaite d’invisibilité. Mais pas de bol...

le 4 mars 2020

45 j'aime

16

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9