Ip Man 3 nous montre bien qu'une bonne idée de départ, qui a donné un très bon film, , ne gagne pas forcément à être répétée.
En effet, lorsque l'on regarde d'affilée la trilogie consacrée à Ip Man, on s'aperçoit facilement que les trois films sont construits sur le même schéma : la pratique du Wing Chun, art martial du sud de la Chine, devient l'expression d'une fierté nationale face à des envahisseurs forcément assoiffés de sang. Dans le premier film, c'était le wing chun chinois contre le karaté des occupants japonais. Dans le second, c'était le wing chun contre la boxe des colons anglais qui dirigent Hong Kong. ici, c'est le wing chun contre les gros biceps de Mike Tyson.
Cela permet aux films de développer un sentiment nationaliste évident. Oui, on peut dire que les Ip Man sont des films de propagandes pro-chinois. Les étrangers sont constamment présentés parés de tous les défauts possibles et imaginables, violents, cupides, traîtres, corrupteurs et corrompus, etc. Ils sont bien entendus caricaturés pour le bien d'une histoire franchement manichéenne.
Pour le premier, ça ne gênait pas, au contraire : le contexte de guerre permettait d'exagérer les violences, et on sait que les Japonais ne furent pas tendres avec les Chinois. Déjà, dans le 2, ça se justifiait moins, et l'arrogance du boxeur paraissait très artificielle.
Dans le 3, on sent bien que Tyson n'est là que pour donner un aspect publicitaire au film. Il n'a que deux scènes, et un seul combat, qui arrive là dans la plus complète absence de logique e sans être justifié par des exigences scénaristiques.
C'est un peu le gros problèmes de cet épisode trois : autant les autres racontaient une histoire qui se tenait et qui permettait de mettre des combats, autant ici tout est forcé. L'histoire n'est que prétexte à des scènes de combat de plus en plus importantes (Ip Man est de plus en plus souvent confronté à des groupes entiers), mais reste décousue et incohérente.
Mais, ne nous le cachons pas, si on regarde ce film, c'est pour les combats. Et là, rien à redire, c'est la classe ! C'est savamment chorégraphié et réalisé.
Et puis, il y a Lynn Hung, et ça vaut largement le détour également...
M'enfin, force est de constater que la qualité décroît. dans ces conditions, un épisode 4 n'est pas souhaitable...