Certains films laissent une marque par une qualité de mise en scène ou technique extraordinaire, d’autres s’apprécient aussi par un trait de génie que diffuse une interprétation inoubliable. C’est le cas ici grâce à Marianne Faithfull. Car bien plus qu’un sujet fort et scabreux, bien plus qu’une réalisation subtile et pudique, qu’une lumière et un musique qui habillent au mieux chaque scène, c’est bien le jeu de cette ex égérie de la pop rock qui porte cette œuvre vers l’état de grâce.
Pas de voyeurisme malsain, Irina Palm est le destin d’une femme brisée qui en touchant les bas-fonds va « revivre » ou vivre. Sa déchéance sera sa rédemption, ses fêlures d’âme laissant place peu à peu à une personnalité qui assume une liberté, une personnalité.
On pourrait reprocher à Sam Garbarski ce paradoxe du propos et même s’en offusquer. Cela s’avèrerait exact s’il ne filmait son héroïne avec autant de sensibilité et de sincérité, nous délivrant un vrai message d’espoir. Son Irina Palm est un ange déchu, certes, mais ô combien courageuse et attendrissante.