Iris est un remake français de Chaos, film d’Hideo Nakata sorti en 2000. Je n’ai pas vu ce dernier, donc je n’aurais aucun point de comparaison, mais une chose est sûre : ils l’ont vraiment bien franchouillardé.
Jalil Lespert (Yves Saint-Laurent) met et se met en scène dans ce thriller noir dans une tentative un peu visible de faire son Basic Instinct. Hélas, n’est pas Paul Verhoeven qui peut ! Même si le film possède de très jolis plans (celui d’ouverture est classique mais vraiment très joli), est intelligemment photographié, avec une bonne utilisation du clair-obscur; et tente subtilement de rendre compte de l’ambiance d’un Paris post-attentats, le tout reste tout de même assez classique, voire plutôt raté par moments. La réalisation essaye tellement de rajouter de la gravité à chaque scène, à chaque plan, que le tout est finalement assez contre-productif.
Le scénario d’Iris n’aide pas non plus à le rendre plus crédible. On tente de nous faire passer un scénario de roman de gare comme un truc d’une grande intelligence, avec même un montage sandwich à base de flashbacks pour mieux embrouiller le spectateur avant de l’amener au(x) grand(s) twist(s) du film. Alors, non, on ne s’en doute pas quand il arrive, c’est sûr. Mais c’est pas parce que le scénario est super malin. C’est parce que c’est tellement incohérent que personne n’aurait pu le deviner. Je déteste quand le plan des méchants repose uniquement sur la connerie des personnages principaux, et Iris tombe à fond dans ce cliché. J’étais donc perdu, incapable de prendre le film au sérieux une fois passée sa première moitié.
Et puisqu’on parle de prendre les choses au sérieux, parlons des acteurs. Bon, pour être honnête, Charlotte Le Bon s’en sort pas mal, pour le peu de temps où elle est à l’écran. Mais tous les autres acteurs (le pire étant le réalisateur lui-même) arborent avec rigidité la même expression durant tout le film : le mari fait la carpe, Romain Duris le gars très très énervé, Camille Cottin la femme déterminée mais pleine de doute (qui lâche probablement le « putain ! » le moins crédible de l’histoire du cinéma), et le flic rebeu la poker face. Et tous débitent trop rapidement un texte trop mal écrit pour qu’on y croie une seconde. Au moins on rigole, mais c’était sans doute pas le but.
Tout ça pour vous prévenir : ne soyez pas trop appâtés par sa bande-annonce faussement sensuelle et vous promettant un thriller de haute volée. Charlotte Le Bon et quelques jolis plans, ça ne me semble pas assez pour recommander un film.
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