L'Irlandais n'est jamais en paix que lorsqu'il se bat.
Biopic adaptée du livre de Rick Porrello qui retraçait le parcours compliqué d'une figure du crime organisé des années 70, Kill the Irishman n'inspirait guère confiance du fait qu'il ait été privé de sortie ciné pour finalement venir s'ajouter à la longue liste de direct-to-dvd. A tort ou à raison ?
Dans les années soixante-dix, Danny Greene (Ray Stevenson), un gangster irlandais de Cleveland, règne sur la ville. En guerre permanente avec la mafia, il tentera à multiples reprises de s'éloigner du milieu, mais par malchance il y sera toujours ramené. Né malgré tout sous une bonne étoile, il réchappera toujours des attaques menées contre lui, lui valant une réputation d'homme invincible.
Etant moitié bouffeur de spaghettis et moitié bouffeur de patates, il me tardait de pouvoir jeter un oeil à cette pellicule prenant place en pleine guerre entre gangs Italiens et Irlandais. Si le film promettait beaucoup de par son casting de poids, ses premières minutes donnent tout de suite le ton au travers d'une hideuse explosion en CGI, c'est mauvais.
On ne pourra pas nier non plus que l'histoire se montre relativement intéressante pour être suivie jusqu'à ses dernières minutes, et ce sans que l'on ne s'emmerde trop, mais malheureusement le côté humain est complètement laissé de côté. Trop de personnages et donc pas assez de temps pour les développer, et même ce pauvre Ray Stevenson semble avoir l'air d'une marionnette aussi expressive que dans son immonde Punisher: War Zone, jouant les patibulaires sans émotions, ne suscitant aucun intérêt de la part du spectateur. Les grosses têtes d'affiches sont quant à elle limitées à quelques répliques, ne nous laissant que Vincent D'Onofrio comme second rôle, et malgré toute la sympathie que l'on peut avoir pour lui, il ressemble à une tome de parmesan à laquelle on aurait demandé de jouer les gangsters. En fait ce déséquilibre de casting parvient même à agacer, ne nous montrant pas assez ceux que l'on voudrait voir (Christopher Walken) et trop ceux que l'on ne voudrait pas voir (Val Kilmer).
Bref, Kill the Irishman tente de nous narrer une histoire trop longue et trop complexe, et nous donne l'impression de voir une vie défiler à 100 à l'heure sous nos yeux. Jonathan Hensleigh, le réalisateur, y aurait considérablement gagné en raccourcissant son histoire et en se concentrant sur le côté humain plutôt que de vouloir nous dépeindre de A à Z la vie de cet homme ainsi que toute la pègre de Cleveland, chose qui a également comme fâcheuse conséquence de nous donner l'impression de lire une nécrologie sur Wikipédia. Le film vise Le Parrain, mais retombe plus bas que Les Hommes de Main, et malgré le plaisir que l'on aura à apercevoir certaines gueules (Vinnie Jones, Paul Sorvino ou Mike Starr), il n'y aura peu à retenir de ce film, si ce n'est que Christopher Walken semble déterminé à finir sa carrière dans des conneries, que Val Kilmer est toujours au fond du trou, et que Ray Stevenson parait condamné aux rôles de brute dégénérée.
A noter que le film avait été présenté au Marché du Film du Festival de Cannes 2010, mais que visiblement personne n'en a rien eu à foutre.
Pour conclure, ceux qui souhaitent se taper un petit film de gangsters entre deux épisodes des Sopranos auront là de quoi passer 1h30, les autres auront tout aussi bien à faire que de se plonger dans le livre.
Mention spéciale pour Ray Stevenson qui vient de ridiculiser Nicolas Cage à son propre jeu, en prouvant que l'on peut aller bien plus loin dans la cosmétique foireuse des cheveux.