La vision de ce film est un véritable régal, la mise en scène est d'une inventivité permanente, Jack Lemmon est génial et Shriley McLaine crève l'écran (ah, cette scène où elle danse sur la table de billard !). La reconstitution partielle de Paris passe plutôt bien, le propos est plaisant et la musique d'André Previn est merveilleuse. Alors chef d'œuvre ? Hélas non car Wilder a sans doute fait l'erreur de vouloir trop coller au scénario original de la pièce. Car après l'arrestation de Lemmon l'histoire tourne au grotesque, alors qu'il y avait matière à conclure le film de façon moins tarabiscotée ! Là Wilder est obligé de faire dans le burlesque pour la scène d'évasion (Lemmon qui se prend pour Hercule en écartant les barreaux de sa fenêtre !) et les dernières scènes sont mauvaises, voire absurdes (à l'exception de la fouille de l'appartement). Un final qu'il vaut mieux oublier car le film reste attachant par ses côtés humains et sensibles ainsi que par son propos dont l'intention n'est pas d'être moralisateur (même si on reste loin des audaces d'"embrase-moi idiot"). Malgré ses défauts, Irma la douce reste un beau film, un film qu'on ne peut qu'aimer.
PS :! Les amateurs auront peut-être reconnu Tura Satana, dans le rôle d'un prostituée brune avec une robe à rayures zébrées qui sera la vedette du film de Russ Meyer dans Faster Pussycat! Kill Kill!