Madame Irma et ses boules
Après La garçonnière, j’ai décidé de me repasser Irma la douce, non par parce que j’avais peur de l’avoir sous-évalué comme le premier, mais parce que j’avais le souvenir d’un moment bien...
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le 10 nov. 2012
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C'est dans un quartier des Halles de studio d'un technicolor éclatant, dans une reproduction de Paris revue et corrigée par Hollywood, que Billy Wilder nous invite en compagnie du toujours épatant Jack Lemmon et de la merveilleuse Shirley MacLaine, qui se retrouvent après le cultissime La Garconnière (si vous ne l'avez pas encore vu, arrêtez tout, et foncez qu'il vous dit!), dans une comédie se jouant des clichés et des bonnes mœurs comme il en a le secret.
Irma la Douce est un film où toutes les valeurs sont inversées: les flics qui respectent la loi sont virés; être un Mac est une position de prestige et respectable; Irma ne va pas laisser son homme travailler et celui-ci, s'il le désire, devra le faire en cachette, le Mac entretenant la prostituée en effectuant des tâches harassantes pour finir; une honnête prostituée ne s'avilira pas jusqu'à devenir caissière,... Bref, tout est mis cul par dessus tête, et on évolue avec un certain bonheur dans cet univers, qui pourrait par moment passer pour du Ionesco .
Le film est très drôle, surtout dans ses deux premiers tiers, et rempli jusqu'à ras-bord de personnages savoureux avec une mention particulière pour Moustache, tenancier de bar truculent ayant exercé toutes le professions selon ses propres dires, de perceur de coffre à avocat.
Comme souvent chez Wilder, on pourra y trouver plusieurs niveaux de lecture qui vont au delà du seul aspect comique, notamment concernant la marchandisation des êtres à travers le travail en montrant les points communs entre prostitution et travail classique ainsi qu'en essayant à travers une démonstration par l'absurde de montrer tout le non-sens contenu dans certains concepts économiques.
Alors, bien sûr on trouvera toujours des esprits chagrins pour s'offusquer du traitement humoristique d'un sujet grave comme celui de la prostitution. En dehors de leur conseiller un bon proctologue pour qu'ils puissent se faire retirer le balais, la commode Louis XV, et le piano à queue qu'ils ont dans le fondement, je ne sais pas trop quoi leur dire. Revoir le film et essayer de le comprendre pourrait également être un conseil judicieux.
Irma la Douce est un film où les bons mots fusent, les situations absurdes sont pléthoriques et qui en plus a des choses à dire intéressantes sans se sentir obligé de prendre un ton compassé ou de se prendre au sérieux pour la cause.
Bref, une belle farce, bien écrite, bien interprétée, bien mise en scène qui perd un peu de son punch et de sa drôlerie dans son dernier tiers en poussant peut-être l'absurde un peu trop loin, mais on ne lui en tiendra pas rigueur outre mesure au vu de l'excellent moment de cinéma qu'elle nous a fait vivre et des nombreux éclats de rire qu'elle a pu provoquer.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Réalisateur: Billy Wilder, Les meilleurs films de 1963, Films vus ou revus en 2021 et Les meilleurs films avec Jack Lemmon
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le 4 sept. 2021
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