Madame Irma et ses boules
Après La garçonnière, j’ai décidé de me repasser Irma la douce, non par parce que j’avais peur de l’avoir sous-évalué comme le premier, mais parce que j’avais le souvenir d’un moment bien jubilatoire.
Ce film est une grosse blague, une farce bien loufoque se passant dans un Paris déluré et coloré, où les filles de joies se targuent de faire carrière et d’entretenir leur mac.
Shirley MacLaine incarne Irma, une belle prostituée très populaire dans la rue Casanova. Elle voue un culte à la cigarette et à la couleur verte, de ses bas au nœud dans ses cheveux, en passant par celui de son caniche alcoolo, tout y passe (et je dois avouer qu’elle le porte bien)! Jack Lemmon est quant à lui Nestor, un flic devenu le souteneur d’Irma après avoir été limogé pour avoir fait trop de zèle. Il attend avec les autres macs au bar de Moustache, l’homme qui exerça mille et un métiers, pendant qu’elle reçoit ses clients à l’hôtel…
On est alors embarqué dans un tourbillon de folie douce et drôle, qui se moque gentiment des mœurs moralisatrices. J’adore qu’Irma déplore que sa mère ait abandonné sa carrière de prostituée pour devenir caissière, j’adore qu’elle devienne folle de joie parce qu’elle va pouvoir acheter une voiture à son homme et j’adore quand Nestor fait son grand timide et ne veut pas se déshabiller devant une Irma pratiquement déjà nue… La situation conjugale normale, où l’homme entretient sa famille et où la prostitution est honteuse, est complètement inversée et c’est un renversement des clichés bien sympathique et amusant. La chair et le péché sont à l’honneur, et ce n’est pas Miss MacLaine qui me contredira… !
Je comprends bien que tout ce kitch peut paraître horrible à certains mais moi j’ai passé 2h15 sur un nuage, et même si les dernières minutes sont complètement tirées par les cheveux, après 2h de ce bonbon hallucinatoire, ça passe presque tout seul…