3e long-métrage du réalisateur Sean Durkin («Martha Marcy May Marlene»), ce biopic dramatique et sportif nous plonge dans le monde du catch professionnel du début des années 80, et ce en nous dépeignant avec une certaine justesse le portrait de la famille Von Erich.
Une famille dont le patriarche, ancienne gloire du catch dans les 60's, a transmis sa passion à ses fils afin que ceux-ci prennent la relève, et en faire ainsi une vraie entreprise familiale connue dans le milieu.
Un père qui les élèvent à la dure (les classant même dans son ordre de préférence), et qui projettent sur eux ses rêves et ses désirs, mais aussi et surtout ses échecs et sa frustration.
Une pression constante provoquant une compétition au sein même de la fratrie, chacun voulant prouver avant les autres qu'il est le plus digne de la confiance qu'a mis son père en lui.
Une fratrie qui va monter les échelons, jusqu'à ce que la "malédiction familiale" finisse par la rattraper, la fracturer et la condamner.
Cette ascension et cette chute sont vécues à travers les yeux du (presque) frère aîné, interprété par Zac Efron (impressionnant avec son physique de Lou Ferrigno, période «Hulk», et sans aucun doute son meilleur rôle à ce jour).
Entouré d'acteurs talentueux tels que Jeremy Allen White («The Bear»), Harris Dickinson («Sans Filtre») ou encore Holt McCallany («Mindhunter»), il est constamment pris entre cet amour sincère qu'il a pour ses frères et ce devoir permanent de prouver qu'il mérite de monter sur le ring pour affronter les plus grands. Il lutte et il subit en même temps (sans rien dire), sentant sans cesse cette "(em)prise de fer" qui ne veut pas le relâcher.
Filmant aussi bien les corps virils que les regards fragiles, Durkin nous propose un film bien exécuté, notamment dans la retranscription très fidèle de ses combats de catch, et pour lesquels le casting s'est totalement investi, réalisant lui-même ses propres cascades.
Un casting au sein duquel on sent une alchimie assez évidente, sur le ring comme en-dehors, et qui constitue l'une des forces du film.
Un film sur une fratrie inséparable, condamnée par la volonté de leur père de les rendre toujours et encore meilleurs, parce que le catch est tout ce qui compte réellement à ses yeux. Une volonté tenace qui a fini par se transformer en cadeau empoisonné.
Une œuvre un peu trop académico-programmatique dans son déroulé, même si on gagne en épaisseur dramatique lors de la 2nde moitié, quand la tragédie se met en place et gagne fatalement du terrain.
Une chronique familiale et sportive devant laquelle je ne me suis jamais ennuyé, et faite avec beaucoup de sincérité, mais à laquelle il manque quelque chose pour la hisser au rang des œuvres vraiment marquantes du genre.