En réalité... je suis Iron Man !

Voici le premier film de superhéros que j’ai vraiment aimé pour ce qu’il est. Je m’explique : quand j’étais enfant et qu’on me proposait de regarder ce genre de film j’étais souvent super heureux, et je me disais que j’allais passer un super moment, mais l’euphorie retombait très vite, car une fois le film lancé, je me rendais compte que c’était souvent improbable, pas du tout réaliste et parfois même franchement ringard. Pour vous citer quelques exemples, je pense aux « Superman » de 1978 et ses suites, aux « Batman » de Tim Burton, et ceux qui ont suivi dans les années 90 (sans vouloir les dénigrer, on les apprécie pour d'autres raisons), ou encore plus récemment, les « Spider-Man » de Sam Raimi. Même la série des « The Dark Knight » de Christopher Nolan, que j’ai quand même beaucoup apprécié, avait un côté un peu trop stéréotypé (le héros très obscur, avec une voix très grave), qui avait tendance à me désoler. Marvel n’échappait pas non plus à cette critique, avec « Les 4 Fantastiques », « Blade », « The Punisher », et d’autres tentatives du début des années 2000, pas toujours très convaincantes.

Mais avec cet « Iron Man », le premier film de l’Univers Cinématographique Marvel, le studio frappe fort en nous proposant du réalisme dans un genre surréaliste, et c’est surtout cela qui m’a plus. L’intelligence de cette entrée en matière, qui se déroule sans trop d’éléments surnaturels, était une idée de génie. Car ce qui rebute les spectateurs aux premiers abords dans les films de superhéros (le manque de réalisme et la ringardise) est effacé ici au bénéfice d’éléments de science-fiction, qui rendent l’aventure de Tony Stark plus probable.

En effet, dans le fond, ce superhéros est quelqu’un d’exceptionnel et de très ordinaire à la fois, car il ne s’illustre pas grâce à des pouvoirs magiques, et je ne suis pas certain que le MCU aurait acquis un tel succès au fil des productions si l’on avait envisagé de mettre en avant Captain America en premier lieu (car le public semblait se désintéresser de ce genre de superhéros, et le bilan du film suivant, mettant en scène Hulk, tend à le prouver).

Tony Stark est un milliardaire faisant fortune dans le commerce de l’armement, c’est aussi un génie, très intelligent, imbu de lui-même et franchement tête à claque. Suite à sa prise d’otage, de laquelle Tony parvient à s’échapper en construisant une armure hyper puissante, il reviendra à la raison, au grand damne de son entourage, en prenant conscience que son entreprise joue sur les deux plans en commerçant avec les alliés et leurs ennemies. Son génie ne sert que la mort, et il a bien l’intention de changer cela. C’est avec cette nouvelle volonté qu’il construit son nouveau lui, l’Iron Man.
C’est donc un film de superhéros très malin, plus profond qu’il n’en a l’air, avec un message clair qui dénonce la course à l’armement.

Les effets spéciaux (car c’est aussi pour cela qu’on regarde ce genre de film) sont exceptionnels (même 10 ans après). Quelques scènes se démarquent franchement. En ce qui me concerne, j’adore les 40 premières minutes de film, celles où Tony s’échappe de la grotte à l‘aide de son armure prototype. Le combat final sur l’autoroute entre les deux armures vaut aussi le coup d’œil.

En ce qui concerne le casting, Robert Downey Jr. (Tony Stark/Iron Man) est bien entendu un excellent choix. Il n’est certainement pas étranger au succès du film. Il est très bon, tout comme Gwyneth Paltrow (Pepper Potts) qui en plus d’être super jolie, ne se contente pas d’être une plante verte (cela est souvent le cas pour les rôles de petite amie de superhéros, souvenez-vous de Spider-Man). Terrence Howard est un James Rhodes réussi, j’aime bien cet acteur, dommage qu’il ait été remplacé dans les prochaines productions. Jeffe Bridges (Obadiah Stane) est le premier super vilain du MCU et malheureusement il ne nous aura pas marqués, si ce n’est par sa ressemblance avec Thanos (bien plus tard). Toutefois, ce personnage est loin d’être inintéressant, même s’il souffre d’une évolution convenue: comment ne pas deviner dès le début qu’il s’agit du traitre commerçant avec l’ennemi, tant l’entourage de Tony est restreint ? C’est là peut-être l’un des plus gros défauts du film, le manque de surprise et ce rebondissement qu’on voit venir à 3 kilomètres. L’agent Phil Coulson est interprété par Clark Gregg, qui représente le SHIELD en sa personne. Lui aussi est très bon. Enfin, vous ne le savez peut-être pas, mais le garde du corps de Tony, Happy Hogan, dont le rolle s’étoffera par la suite, et aussi le réalisateur du film, Jon Favreau. Par ailleurs, le film instaure le leitmotiv des caméos de Stan Lee, qui deviendra une habitude sacrée sur toute la saga (on espère que cela perdurera, d'une manière ou d'une autre, malgré le fait qu'il soit malheureusement décédé).

Je suis sûr que le Studio Marvel ne savait pas encore dans quoi est-ce qu’il mettait le pied avec cette production, bien que le terrain semblait déjà dégagé pour les suites, comme en témoigne la scène post générique, et cela deviendras aussi une habitude dans la saga. Ce film est franchement réussi. Il réinvente les codes du genre, et c’est tant mieux. Je l’ai adoré.