Bien que calibré et dénué de la moindre vision d'auteur, le premier "Iron Man" fut pour moi une agréable surprise, un divertissement efficace à défaut d'être mémorable, un concentré de coolitude franchement agréable à suivre grâce à la présence de Robert Downey Jr. Mis en boîte après "L'incroyable Hulk", second film de la première phase de l'initiative Avengers, "Iron Man 2" se veut plus sérieux, plus complexe.
Le scénario de Justin Theroux (auteur du délirant "Tropic thunder" et comédien vu dans "Mulholand Drive") part sur de bonnes intentions mais à force de vouloir multiplier les axes narratifs (padalium tuant Tony Stark à petit feu; légitimité de Iron Man en tant que sauveur autoproclamé du monde libre; rivalité avec Justin Hammer; arrivée de la Veuve Noire; avènement de War Machine...), passe complètement à côté de chaque aspect, les survolant à peine. Pire, l'ensemble est même parasité par un humour décalé inapproprié, en témoigne la participation ridicule de Nick Fury, abordant le projet Avenger et le futur de Stark... dans un fast-food.
Même refrain en ce qui concerne les personnages, nombreux mais à peine esquissés ou mal écrits. Tony Stark devient limite antipathique, Pepper Potts ne sert strictement à rien, Hammer n'est pas menaçant pour un sou, James Rhodes est purement fonctionnelle, Vanko est sous-exploité et la Veuve Noire fait de la figuration. Leurs interprètes font ce qu'ils peuvent, Downey Jr et Mickey Rourke se laissant porter par leur charisme pendant que Sam Rockwell en fait des caisses et que Scarlet Johansson, sacrée erreur de casting, se contente de tout miser sur son joli p'tit cul.
Techniquement correct mais généralement ennuyeux, "Iron Man 2" est clairement un épisode en trop, servant principalement à faire la passerelle entre les prochaines aventures Marvel, dont on ne retiendra au final que la séquence se déroulant à Monaco, seule scène un temps soit peu spectaculaire d'une suite manquant cruellement d'action.