L'homme qui va s'en faire...
On est en 2008, Iron man sort sur nos écrans. On découvre un Robert Downey Jr étonnant et au sommet de la forme dont la performance d'acteur n'est pas anodin dans le succès du film. Un succès tel, qu'il relance nettement sa carrière au point de le faire revenir sur le devant de la scène. Mais ce n'est pas tout, Iron man signe aussi le premier volume d'une longue saga qui trouvera son apothéose avec l'Avengers de Joss Whedon. Pourtant l'aventure ne s'est pas faite sans mal et la sortie d'Iron man 2 prouve une réelle baisse en régime avec un John Favreau qui s'est trop reposé sur ses lauriers. Mais aujourd'hui le flambeau est remis à Shane Black. Ce même Shane Back qui, rappelons le, a sorti notre Robert de l'ombre en 2005 après près de 5 ans d'absence suite à divers... soucis dirons-nous.
Donc Iron man 3 est la suite direct d'Avengers ce qui ne lui offre pas une position facile. Tout le monde l'attend au tournant, il serait dur de faire mieux mais il est aussi difficile de faire pire que le second volet...
Shane Back a marqué un point au moment où il a décidé de ne pas tomber dans la surenchère. Au contraire, il enlève l'armure et s'intéresse à l'homme qui est en dessous. Beaucoup plus de Man que d'Iron. Si on enlève cette immense carapace faite de métal, de narcissisme et de cynisme, Tony reste avant tout un homme, avec ses faiblesses et ses peurs. Joli coup de maitre pour répondre avec justesse à un Avengers se basant plus sur les effets spéciaux et l'héroïsme de notre héro.
Le changement de réalisateur et d'orientation ne casse néanmoins pas l'esprit général d'Iron Man, les dialogues sont aussi succulents et l'humour toujours autant présente. Même si le scénario tombe de temps en temps dans quelques clichés, il reste néanmoins bien ficelé, offre une originalité non négligeable et oscille entre le thriller et le film de super héros.
L'égocentrisme de Tony étant bien endommagé, cela laisse un peu de place à Pepper et à James pour sortir de l'ombre et prendre un peu plus de consistance, rappelant que derrière Iron Man, il n'y a pas qu'un seul homme, mais aussi une équipe.
Notons aussi qu'on a le plaisir de revoir Jon Favreau, toujours campé dans son rôle de Hogan.
Pourtant, on est loin de ce que nous promettait la bande d'annonce. L'apparition du mandarin faisait trépigner les fans, bavant abondamment en imaginant la future confrontation. Mais Black en a décidé autrement, n'en plaise à certain. Le super héro tel qu'on le trouvait dans les comics des 60, ça va bien quelque temps mais là où Black a apporté un vrai renouveau, c'est qu'il a eu le culot de remanier cette histoire pour l'adapter à nos jours. Dur d'en dire plus sans dévoiler un moment clé du film.
Malgré tout, il est probable qu'il rencontre une critique assez vive chez les fans inconditionnels du comics du au risque pris par Black. Pourtant, Iron man 3 est avant tout un film humain, réinventant un peu le genre en lui offrant un peu de renouveau, en le mettant à l'ordre du jour, mais c'est aussi une photographie qui reste agréable, un rythme parfaitement dosé et un humour toujours aussi bienvenu quand il vient de notre Robert Downey.