Finalement on m'a donné Eiffel 65 et du valium.
C'est un détail vous me dites, la musique qui entame un film. Détrompez-vous. L'ambiance musicale peut faire ou défaire une oeuvre audiovisuelle. Tenez, vous n'avez qu'à faire ce simple test : lancez cette musique en fond et ouvrez cette vidéo en muet par dessus (JDG sensei m'inspire).
Ok, vous comprenez l'enjeu maintenant? Bon.
Tout ça pour dire que quand vous vous attendez à Highway to hell et qu'on vous envoie "I'mbluebadabeeeebadabaaaaaaaaaa", Tony Stark/Robert Downey Jr prends un sacré coup dans les gonades. Récemment mon seuil de tolérance à l'arnaque organisée cinématographique s'est considérablement relevé, et j'en ai profité pour m'enfiler les 130 minutes de la dernière création de Shane Black. Je dois avouer qu'Iron Man 1 et 2 m'avaient pas mal amusée (mais je n'avais pas déboursé 8€ pour les voir, ça pourrait jouer sur le souvenir que j'en garde), les répliques m'avaient fait sourire, les explosions m'ont fait faire "Ouuuuuuh" et les histoires d'amour naissantes m'ont soutiré un "awwwww". Puis j'adore les superheros. C'est bien les superheros.
On sent vraiment que cette fois, au lieu de privilégier l'alter-égo héroique, on a voulu mettre l'homme au centre de l'intrigue (ceci dit lors d'Iron Man 2 on a dû voir notre canette volante glorifiée à peu près... 4 ou 5 fois. Vous compterez.). Le souci avec l'homme, c'est que dans le rayon "trucs impressionnants" quand on veut jouer sur le registre émotionnel, c'est l'écriture automatique ultra-révélatrice au crayola sur un dessin d'enfant et une crise d'angoisse. Une scène mémorable, vous verrez. Oui, car Tony Stark reste malgré tout un soldat qu'on a envoyé à la guerre, et c'est bien connu les soldats (Hollywoodiens) qu'on envoie à la guerre souffrent d'une condition méconnue mais handicapante : le TSP(FI) (Trouble de Stress Post-traumatique engendrant des Flashback Inopportun). OUIIIIIIIII on a COMPRIS. Y'a eu les Avengers l'année dernière et y'avait Iron Man dedans. OUI. Bravo, avec des images pompées dans un autre film vous avez gagné 5min30 de screenplay gratos. Passons.
Dans cet opus Mr Shane Black a voulu toucher une actualité brûlante aux Etats-unis, en France et dans tous les pays impliqués dans les conflits du Moyen-orient. Un vrai sujet. Ou alors est-ce les ravages de la drogue et de la dépendance? Stark ne peut pas rester plus de 24h sans son armure sinon il sue/tremble/tombe parterre. Ça doit être un peu des deux.
Quand on veut faire un scénario "oui-cette-histoire-parle-de-superheros-mais-on-reste-ancré-dans-l'actualité" je crois qu'il faut choisir son cheval de bataille et essayer de se resserrer autour d'un seul vrai problème (et tout ce qui en découle bien sûr). Les soucis du récit restent les mêmes qu'Iron Man 2, cent cinquante sous-intrigues qui restent au final sans issu réel. On s'éparpille.
Et je ne parle pas de l'énorme "surprise" que le scénario réserve aux puristes d'Iron Man, qui a dû coûter cher en fauteuil de ciné à Méga CGR, tant nos fans invétérés ont du arracher à coup de dents et de griffes leurs accoudoirs au moment fatidique.
On ne peut pas critiquer le déploiement habituel d'effets spéciaux. Banalement génial comme d'habitude. On peut critiquer le personnage faiblard et plat de Pepper Potts/ Gwyneth Paltrow.
PS : [Cette critique a été écrite fraîchement sortie de la salle il y a bientôt 3ans. C'est du vintaygeuh.]