En fait, c'est pas que c'est raté mais c'est plutôt que c'est du vu et du revu. Pourtant, il y a une base qui peut laisser présager le contraire. Le scénario tourne autour d'un ambulancier qui travaille dans les services d'urgence. En parallèle de ce métier éreintant, il passe son temps avec sa petite amie française avec qui il mène une vie de couple fougueuse et passionnée. Un jour, un terrible accident de la route lui fait perdre l'usage de ses jambes. Alors handicapé et incapable de travailler, celui qui se prenait pour un Apollon chaud comme la braise voit sa relation avec sa copine se détériorer, à l'image de son état mental qui vrille dangereusement vers la parano voire même la folie. La mise en scène de Carles Torras est sombre, très proche des corps et se révèle anxiogène par son huis clos qui parvient à dépeindre l'horreur humaine dans ce qu'elle a de plus glauque. Le point fort, c'est Mario Casas, qui, par son interprétation sans empathie, réussit à nous tenir en haleine jusqu'à la fin. Son personnage est totalement égocentré, d'une fierté sans borne et inconscient. Le duo qu'il forme avec Déborah François marche bien et c'est d'ailleurs plaisant de découvrir l'actrice francophone dans un rôle plus physique, même si celui-ci se résume à celui de victime. Là où le bât blesse, c'est dans la prévisibilité du scénario, et ce, malgré quelques réactions soudaines de son antagoniste et une bon accompagnement sonore. On ne doute pas une seconde de ce qui va se passer, ce qui fait que Irrémédiable se confond très vite dans la masse des thrillers où la folie l'emporte. Il suffit d'avoir vu Misery ou d'autres films similaires pour visualiser et comprendre les rouages d'un tel scénario, qui passe le temps d'une soirée, mais qui ne restera pas dans les mémoires, ni même dans les bonnes surprises Netflix...