Marcus cherche obstinément Le Ténia.
Habité d'une soif de vengeance incontenable, il nous conduit dans les recoins sombres et inquiétants des rues, des sous-sols tordus transformés en lieux de débauche sexuelle.
- Irréversible -, direct, violent, poussif. C'est le tourbillon de colère qui atteint le point de non-retour, installé dès les dix premières minutes du film. Le réalisateur joue d'une image qui vacille et tournoie dans tous les sens, d'un objectif qui se teint de rouge, harcelant le spectateur d'une musique lancinante.
La mise en scène dresse une atmosphère oppressante avec des plans courts, des actions rapides et sur fond de rage, des répliques grasses et concises. La caméra lèche les personnages pour faire monter la tension ou adopte un trait plus graphique sur des environnements entiers, rendant compte d'une saleté physique et psychologique omniprésente. Le récit est morcelé, s'attache à défaire le noeud qui triture la tête de Marcus, ne cachant d'ailleurs rien de son "enquête".
On se souviendra de certaines scènes marquées d'une violence extrême ; on s'interrogera peut être sur la nécessité d'étirer en longueur, tandis que l'atmosphère est déjà glaciale.
Mais - Irréversible - est avant cela une histoire d'amitié, Pierre le réservé dans le registre du drame et Marcus le branque davantage dans le triller macabre.
; ensuite une histoire d'amour, Marcus l'excité et Alex la magnifique.
Le scénario révèle les connections qui existent entre eux, le trio parvient à séduire.
L'histoire est d'autant plus choc, parfaite pour réveiller une seconde partie de soirée qui se traine.