Une horreur
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À l’envers comme à l’endroit, depuis le Rectum jusqu’à la chambre à coucher ou de la chambre jusqu’au Rectum, Irréversible reste la même tambouille soucieuse de choquer qui fond et confond les idées de mise en scène véritable avec les aveux involontaires d’un amateurisme confondant. Gaspar Noé prend en otage le spectateur là où sa démarche artistique se proposait, au contraire, de capter la descente aux Enfers d’un trio – ou sa remontée des Enfers vers l’Éden verdoyant – comme saisie dans l’immédiateté de son présent, un présent de tous les possibles que ni l’avenir ni le passé ne saurait modifier ou sauver. Les longs plans-séquences semblent autotéliques, là pour être là et impressionner davantage que pour immerger le spectateur dans le chaos ; preuve à l’appui, on les remarque, on peine à les supporter, ils nous poussent souvent au-dehors d’un film autant chichiteux que brutal.
En outre, la réflexion esquissée sur le plaisir sexuel de la femme ne choque pas tant par son obscénité que par sa bêtise, l’orgasme n’étant atteint que lors du viol dans le couloir du métro par un homme qui, justement, ne se pose pas la question du plaisir de l’autre, jouit pour lui seul. La subversion est ostentatoire mais ne signifie pas grand-chose. Nous avons cette impression désagréable de voir, pendant une heure et demie, un réalisateur tenter de mettre de la pensée sur de la rage comme pour emballer la matière brute, lui conférer des allures de théorie en actes on ne peut plus ridicule.
Créée
le 8 déc. 2020
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