L'originalité d' It Follows réside dans le traitement de son idée. Bien qu'il s'agisse d'une forme de malédiction sexuellement transmissible qui hante et poursuit de jeunes adolescents, il n'est pas question d'expliciter clairement le thème du sexe, voire même la menace dont il est question. La mise en scène du long-métrage suggère plus qu'elle ne montre et préfère jouer sur le montage et l'angoisse suscitée par le hors-champ. Quelque chose suit ces personnages hors du cadre, sans savoir réellement quelle est la nature de la menace. La peur gagne ainsi en intensité au fur et à mesure que la caméra balaye le décor pour y dévoiler, ou suggérer, la présence de silhouettes effrayantes se dirigeant tout droit vers ce groupe d'adolescents.
Ce qui m'a fasciné lors du visionnage c'est l'ambiance sonore du long-métrage. La musique composée par Disasterpeace est un véritable hommage aux bandes originales des films de John Carpenter et constitue une œuvre somptueuse à elle seule. Synthétique, douce, mais profondément anxiogène, elle sublime le film avec ses nappes sonores mélancoliques et ses rythmes binaires soulignant l'urgence.
It Follows est une pépite du genre horrifique qui surprend par sa forme. Une œuvre remarquable sur tous les plans qui apporte une très belle pierre à l'édifice du cinéma de genre.