À Séoul, cinq policiers membres de la brigade des stupéfiants sont chargés de démanteler un réseau de trafic de drogue international. Abonnée aux échecs cuisants sur le terrain, l’équipe n’a cette fois-ci aucun droit à l’erreur sur cette mission censée sauver leur carrière. Afin d’espionner incognito le gang ciblé, le chef d’escouade Go a l’idée folle de racheter avec sa pension de retraite le restaurant de poulet frit du quartier, situé juste en face du QG des malfrats. Mais leur couverture est mise en péril par le succès inattendu de la recette imaginée par l’un de leurs coéquipiers…
Immense succès au box-office sud-coréen en 2019, Korean Fried Chicken (Extreme Job dans sa version américaine) est une petite comédie policière burlesque qui prend plaisir à tordre son concept hilarant, mêlant policiers incompétents, narcotrafic et cuisine de délicieux pilons de poulet croustillants. Si le film retarde un peu trop le traitement de son idée, aussi hilarante soit-elle, il enchaîne dans un premier segment franchement drôle les quiproquos et les gags, s’amusant de ses personnages de bras-cassés mettant (trop) du leur pour faire fructifier l’argent de cette petite entreprise au détriment de leur mission initiale. Cette brochette de policiers s’avère attachante et véhicule par instants une réelle énergie tirée d’un feel-good movie, bien qu'individuellement ils dépassent difficilement leur nature de « personnage fonction » et restent trop souvent cantonnés à la simple expression d’un seul trait de caractère, tout comme les antagonistes, des mafieux archétypaux bien trop lisses pour vraiment intéresser.
Et cela se ressent tout particulièrement dans une deuxième heure dans laquelle KFC se reconcentre sur son intrigue policière finalement peu palpitante. Le film fait tout de même l’effort de rebattre les cartes de son concept d’origine, donnant lieu à de nouvelles situations décalées bienvenues, sans pour autant faire rire à gorge déployée. Incapable de retrouver le tempo comique dans lequel résidait sa fraîcheur, KFC se rattrape néanmoins dans un dernier quart d’heure déchaîné dans lequel les restaurateurs en herbe règlent une bonne fois pour toutes leurs comptes avec le crime organisé à coups de matraque télescopique et de high kicks. Réjouissante, cette note finale entièrement centrée sur l’action fait montre une fois de plus de la capacité du cinéma sud-coréen à jongler habilement entre les genres et d’y apporter un grand soin dans leur traitement à l’écran, à l’image de ce combat final plutôt bien chorégraphié qui possède suffisamment d’impact pour en ressortir satisfait.
Korean Fried Chicken est un bon divertissement, une petite comédie policière non sans défauts, mais qui reste très intéressante si l’on souhaite mettre un pied dans le segment de la comédie populaire sud-coréenne.