Après un encensement par la presse spécialisée, le forcément attendu It Follows est arrivé. Auréolé de qualificatifs grandiloquents, et qui sont d’ailleurs sur l’affiche tellement imposants qu’ils en cacheraient presque le titre de l’œuvre, le film de David Robert Mitchell avait deux destins possibles : confirmer son statut de perle du cinéma indépendant, ou profondément décevoir.
Dans un premier temps, la scène d’ouverture laisse penser à la réussite qu’on nous avait promise, grâce à ce qu’on imagine être un jeu avec les codes du film d’horreur : une fille, forcément dénudée, court dans la nuit, poursuivie par une menace alors mal définie. Pourquoi pas. En réalité, cette scène promet encore une fois quelque chose qui n’arrive jamais : l’originalité. Le scénario, aussi creux que ses personnages sans profondeur, ne développe rien d’intéressant. La réalisation n’invente presque rien non plus et les plans s’enchaînent dans la banalité la plus affligeante : on s’ennuie, devant It Follows. Tout n’est pas forcément à jeter, la photographie étant très soignée et l’esthétique d’un 20ème siècle mourant fait son effet. On retrouve même parfois un semblant de Virgin Suicides. Mais c’est à peu près tout : on ne nous met jamais dans l’émotion ou la réflexion.
Sur l’affiche, on aurait plutôt vu « Incohérent, ennuyeux, inachevé » en lieu et place des termes galvaudés qui survendent le film. Vous l’avez bien compris : vous aurez probablement mieux à faire que d’aller voir It Follows.
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