L'Horreur au cinéma est un peu mon premier grand amour, mon dada quoi comme dirait Omar Sharif. Je ne saurais trop dire d'où ça vient, peut-être grâce à mon grand-frère et de sa passion pour le Nosferatu de Murnau ou même du Bal Des Vampires de Polanski. Mais finalement j'ai l'impression que ça remonte à quand j'étais encore tout petit, je me souviens d'avoir été traumatisé par les Ghoulies 3, ah oui oui le troisième film, celui qui détourne le principe d'Animal House à la sauce Gremlins du pauvre, c'est sensé être plus rigolo qu'autre chose. J'ai aussi été traumatisé par le mutant Kuato dans Total Recall ou encore le monstre-chiottes dans Allo Maman C'est Encore Moi, mais cette une histoire pour une autre fois...enfin bon là techniquement, je m'éloigne du genre. Et puis je vous raconte pas cette séance du soir au cinéma devant la version originale de Dark Water, aucun film ne m'aura autant fait peur ! A part peut-être The Grudge. Mais bon, j'ai l'impression de dire ça à chaque fois.
Bref depuis plusieurs années maintenant, je me suis réellement plongé dans le genre grâce au Monster Madness de James Rolfe (monsieur Angry Video Game Nerd). Grâce à cette série qu'il réalise chaque année pour le mois d'Octobre, j'ai pu m'intéresser à un grand nombre de films. Et finalement peu importe le style, qu'il soit muet, extrêmement violent et gore, intelligent ou juste amusant voire parodique, que l'on suggère plutôt que de tout montrer, peu m'importe. Du coup mon affection s'est véritablement transformée en amour.
Mais voilà, il y a un problème majeur ! L'Horreur au cinéma aujourd'hui se résume un peu trop à la même chose. J'ai vraiment l'impression que tous les films se ressemblent et surtout qu'ils sont relativement mauvais. Que ce soit un énième found-footage en carton, il est loin le temps du Blair Witch Project, ou une paire de Saw-cette ou de Saw-cisse, sans parler des remakes insensés et inintéressants. Avec beaucoup beaucoup de bol on peut tomber sur de bonnes choses, tel que le suédois Morse, l'espagnol Rec ou l'américain It Follows. Oui j'ai pris mon temps mais on y arrive enfin pas besoin de vous affoler !
Y'a quand même un truc con dans tout ça ! J'avais entendu parlé de ce fameux It Follows, recommandé à la fois par certaines personnes sur SensCritique mais aussi par le magazine Mad Movies. Tout le monde ou presque en disait du bien mais pour je ne sais quelle raison, le film est passé à des kilomètres au-dessus de ma tête. Jusqu'à un promo Fnac où j'ai choppé le DVD avec une palanquée d'autres, comme la majorité de ma collection d'ailleurs.
Après un rendez-vous qui commençait pourtant bien, dont une partie de jambes en l'air dans la voiture de son petit copain, notre héroïne Jay se réveille en plein cauchemar. Elle se voit affectée par une maladie sexuellement transmissible d'un tout autre type. Jay est alors suivie sans aucun répit par une présence horrible, changeant d'apparence comme si de rien n'était. La seule issue semble être la mort ou bien de transmettre cette malédiction à quelqu'un d'autre.
C'est simple mais foutrement efficace, les rapprochements avec d'autres maladies réelles sont évidentes. David Robert Mitchell, réalisateur et scénariste, utilise les clichés du genre mais n'en abuse jamais. Il est impossible de ne pas faire la comparaison avec Halloween de John Carpenter, mais c'est finalement un véritable compliment ici.
D'ailleurs, ce n'est pas sur ce seul point qu'on peut faire référence à Big John. L'autre gros point fort d'It Follows vient de sa bande-originale de Disasterpeace. Cette ambiance 80s à souhait, avec ses synthés digne de Carpenter, c'est ce qui fait tout son charme. La bande-son accentue cette tension omniprésente, ce sentiment de mal à l'aise. Il m'arrive même de l'écouter comme ça en fond, ça motive !
Bon le casting est cool aussi. Souvent quand les protagonistes sont des adolescents, on tombe sur trois grossiers travers. Soit ils jouent comme des pieds, soit ils sont tout bêtement d'insupportables connards, soit ils n'agissent pas de vraies personnes (voire même tout ensemble). Il y a un côté naturel de la part des acteurs et ça apporte du coup une certaine fraîcheur dans ce monde de clichés ambulants. Rien que pour le personnage de Yara (interprétée par l'adorable Olivia Luccardi) ça vaut le coup et je dis pas ça parce qu'elle la même date de naissance que moi !
Franchement It Follows est de loin mon film d'Horreur préféré depuis bien longtemps. Et je le compte dans mes films préférés tout court. La simplicité dans l'exécution de son idée de base en fait une réelle réussite. J'ai sérieusement été mal à l'aise pendant tout le film, cette tension était insupportable, même s'il ne m'a jamais réellement foutu les boules. Je considère que c'est un bel exploit ! J'ai pas trop voulu en parler, mais cette scène d'introduction où une jeune fille fuit sans qu'on sache quoi pour se retrouver échouée sur la plage...cette musique...AH BON SANG J'ADOOOOORE !!
Peu de films arrivent à marquer comme ça, le genre qu'on passe son temps à en parler des semaines voire des mois après. It Follows hante toujours mon esprit dès que j'y repense. Un grand bravo à David Robert Mitchell qui arrive aisément à capturer l'essence des films d'Horreur des 70s-80s, tel qu'Halloween, le premier Vendredi 13 ou même encore Les Griffes De La Nuit. Plus de studios et de réalisateurs dans ce milieu devraient suivre l'exemple.