Enorme succès critique aux Etats-Unis, "It follows" a fait l'objet d'une grande attente à l'étranger. L'attente est elle à la hauteur ? Ma réponse est... OUI, MILLES FOIS OUI !!!
En effet, ce film d'horreur indépendant américain est une grande et incontestable réussite tant au niveau du fond que de la forme. En prenant pour cible une jeune fille (impeccable et sublime Maïka Monroe) et son entourage tentant d'échapper à une c"chose" invisible, agressive et sexuellement transmissible, le réalisateur David Robert Mitchell utilise tous les moyens cinématographiques qui lui sont propres (pano-travellings, panoramiques à 360°, plan-séquence, son hors-champs) pour mieux distiller le malaise. Car si le film n'est pas sanglant, il est assez troublant tant par son sujet (la "chose" pouvant être vu comme une sorte de métaphore du Sida) que par sa mise en place (une communauté d'adolescents proches de l'âge adulte livrés à eux-même, les parents sont presque absent du film); le tout se déroulant dans une Amérique profonde (ici en l'occurrence la ville de Détroit au Michigan) ravagé par la crise économique et qui semble complètement livrée à elle-même, comme coupé du monde.
De tout cela, le réalisateur en fait un film de genre de très grande qualité, ayant par ailleurs des relents "auteuristes" (dans le bon sens du terme), assumant ses références avec soin ("La féline" de Jacques Tourneur bien entendu, mais on pense aussi à "The thing" de Carpenter ou "Parasite murderer" de Cronenberg) et jouant de façon intelligente avec les nerfs et la psychologie du spectateur.
Bref, "It follows" est donc beaucoup plus qu'un énième film d'horreur de série B; c'est un très grand film de série A : ambitieux, dérangeant et réalisé avec maestria.
Un régal !!!