"It's Okay" appartient à la catégorie des drames qui empruntent aux K-dramas. Dans les K-dramas, les situations sont souvent peu réalistes, comme celles d'un conte. Les contes en général commencent sous de bons présages. Mais ce conte là commence terrible ! L'héroïne soudain orpheline et précaire doit surmonter son deuil et trouver un toit, à la fois. Sauf que son école prépare également un spectacle de danse traditionnelle pour fêter ses 60 ans, et sa troupe n'est même pas bonne camarade. La seule issue qui se présente alors : sa sévère professeure, rigide et solitaire, qui ne vit que pour la danse.
L'intérêt principal de ce premier film tient à son mélange des genres (oh non, le cliché...) mais non pas celui de deux genres du cinéma, mais de deux formats : celui des salles et celui des écrans plats. Le film adopte une tonalité amère-acidulée qui ne sacrifie ni le test de Bechdel ni les tropes du drama (Oh Oui, les Clichés !). Je n'ai pas compris la présentation que l'on m'en a fait la première fois ("c'est le feel-good movie du festival...même si on dirait pas") alors que je me suis retrouvé à le répéter à toutes les personnes que je tachais de convaincre ("Holala, il a pas l'air marrant ton film... - Alors détrompez-vous"). Vraiment dans cette entreprise le trailer ne m'a pas aidé. Au final la plupart de mes amis ont décliné. ça me rend trop triste quand on sait le faible nombre des entrées, même en Corée. Au final, même la récompense a Berlin n'a pas compté. Alors qu'on avait là un film qui danse : abordant avec légèreté des thèmes graves tel que le deuil, l'amitié, et la rivalité féminine. Une caractérisation, sympathique mais marginale, des personnages masculins, lui donnant une dimension discrètement féministe. "It's Okay" est l'inverse d'un film engagée, c'est un drama-ciné dégagée, avec des fulurances ayant entraînées l'avis sans intention de le donner. Une leçon adressée aux aînés par la jeune génération : si l'art en général (et la danse en particulier) peut nous aider à tout surmonter dans la vie, il faut, malgré tout, danser pour vivre, et non pas vivre pour danser.
NB : et sinon c'est aussi une occasion de voir Chung Soobin (Nari) sur grand écran qui est actuellement en train de triompher dans son Drama GL "Friendly Rivalry" sur U+~