Il faut toujours relativiser les choses. Ce film contient des choses admirables, le montage, la photo, les jeux d'ombres et de lumières, des scènes inoubliables (le couronnement, la fête avec l'apparition de la couleur) des plans de folie (mais pas toujours logiques à l'instar de ces soldats qui zigzaguent pour aller tout droit), la musique sublime de Serge Prokoviev. Mais à côté de ça, il y a la façon de typer les acteurs qui non seulement surjouent jusqu'à l'excès mais sont tous caricaturaux tellement ils ont la gueule de l'emploi (les méchants ont des tronches de méchants, les traîtres ont des tronches et des posture de traîtres, les gentils des bouilles de bisounours, quand à Ivan, il nous prend des poses genre "attention l'Histoire me regarde". Certes, on comprend rapidement que ces postures résultent d'un parti pris, mais on a le droit de ne pas le trouver judicieux (un film n'est pas un opéra) Tout cela est au service d'une l'histoire qui n'est que moyennement intéressante. Eisenstein est un maître du cinéma, mais n'est pas Shakespeare qui veut pour transcender un tel sujet. L'impression globale est donc mitigé.