Dénicher le DVD de J'accuse de Abel Gance en ne faisant pas attention qu'on se procure la version de 1938 et non celle réalisée vingt ans et plus tôt et qui était celle qui vous intéressait de base est bien le genre de bourde dont je suis assez coutumier. Au final, je ne regrette pas du tout ce choix puisque le film s'est avéré assez intéressant et fortement prémonitoire.
Commençons par les défauts avec un casting correct mais sans plus. Certains acteurs jouant assez bien tandis que d'autres jouent soit faux soit dans une exagération qui en devient assez ennuyante. L'acteur principal, Victor Francen, m'a assez convaincu et j'ai découvert d'une part qu'il était Belge et ensuite qu'il avait quand même tourné aux Etats-Unis avec quelques grands du cinéma. Plutôt pas mal.
Le second point qui me dérange est le fait que le film se plombe parfois un peu tout seul avec une romance qui n'apporte finalement pas grand chose même si elle permet d'apporter une preuve de plus de toute la vertu et du sens moral qui habite Jean Diaz.
Ce dernier a fait une promesse à ses compagnons d'armes, à ses amis dont aucun n'a survécu dans cette 1ère guerre mondiale, celle justement d'arrêter les guerres. Il va y travailler sans relâche, oubliant tout le reste, délaissant amis et amour.
L'oeuvre possède 45 premières minutes assez impressionnantes. Le conflit 14-18 est parfaitement bien rendu au point que j'ai l'impression que le cinéaste a glissé des images d'archives entre deux scènes fictives par moment.
Le film est un véritable plaidoyer pour la paix avec une fin particulièrement bien imaginée. Ces morts qui se lèvent de leurs tombes et qui vont donc empêcher la guerre et empêcher les vivants de sombrer, une fois encore, vers l'abîme.
Sorti un an à peine avant les hostilités de la Seconde Guerre mondiale, on ne peut s'empêcher de dire qu'il est bien malheureux que Gance n'ait pas été un petit peu écouté.