Il s'agit d'un film en noir et blanc qui dure presque deux heures. Abel Gance avait déjà tourné une première version muette dès 1919. La première partie du film se déroule pendant la première guerre mondiale. La description de la vie des soldats est saisissante. La vie dans les tranchées avec les incessants bombardements est bien décrite. Les hommes sont envoyés à une mort presque certaine et ils sont obligés de se résigner. C'est poignant ! Le film est un véritable réquisitoire contre la guerre. A la veille de la seconde mondiale Abel Gance veut remettre dans les mémoires toutes les horreurs de la guerre, toutes les victimes du premier conflit mondial. Lors d'une patrouille effectuée le 10 novembre 1918 Jean est le seul survivant. Il a promis a l'un de ses camarades de s'occuper de sa femme et de sa fille après la guerre ... La suite du film se déroule en 1936. Jean, devenu directeur d'une verrerie, a inventé un verre indestructible mais il est surtout hanté par l'idée qu'une nouvelle guerre se profile. Il accuse les hommes de ne pas avoir su tirer les leçons du cataclysme qu'a été la première guerre mondiale. Il les accuse de ne pas avoir voulu entendre les voix des millions de morts de la guerre qui n'ont cessé de leur demandé de s’arrêter alors qu'ils préparaient une nouvelle guerre. La fin du film est très belle, basculant dans le fantastique. Jean sombre dans la folie et il fait appel aux morts de Verdun. Les images se déforment, la tempête gronde ... les morts de la première guerre mondiale sortent de leur tombe et ressemblent à une armée de zombies. La toute fin du fin est complètement utopiste ...