Je est une autre.

Larguée par son compagnon alors qu'elle est à huit mois de grossesse, une jeune femme part en train dans le Sud afin de changer de vie, et intervertit son identité après un accident ferroviaire où elle s'était liée d'amitié avec une femme mariée à un homme très riche qui allaient en direction de sa famille bordelaise. Elle n'arrive jamais à dire qui elle est vraiment, mais va se laisser prendre au jeu de la nouvelle identité, pour elle et son fils qui a pu naitre malgré le drame.

Très bonne surprise que ce drame aux accents Chabroliens, qui est l'histoire d'une femme qui change d'identité malgré elle. C'est aussi dû au talent de Nathalie Baye, laquelle joue très bien cette ambiguité qu'elle a à se faire passer pour une autre, mais au fond ça lui convient, car cette famille va lui apporter confort et richesse, ce qu'elle n'a pas connue avec son premier homme, odieusement joué par Richard Bohringer. On retrouve aussi Francis Huster en tant que frère du disparu, qui va avoir rapidement des doutes sur cette femme venue d'on ne sait où.

L'autre point fort du film est la très belle musique signée Philippe Sarde, qui donne là aussi une ampleur insoupçonnée à cette histoire, et je serais gré à Robin Davis, le réalisateur, de ne pas avoir donné un côté terroir ou un aspect publicitaire à ce vigneron bordelais. J'avoue que je n'en avais jamais entendu parler, et la surprise a été de taille même si les ficelles se voient quand même pas mal, en particulier lors de la rencontre dans le train entre Nathalie Baye et celle dont elle va prendre la place malgré elle, incarnée par Véronique Genest.