A chaque fois que je vais voir un film d'animation français, j'ai toujours une crainte de ne pas retrouver une forme de cinéma qu'on peut voir chez Disney ou même certaines productions japonaise où l'on sent que les personnes derrières les projets ont compris que l'animation n'est pas réserver au enfants. C'est moi le problème, va savoir, mais j'ai souvent l'impression que les films d'animations français sont soit enfermé dans une case scénaristique propre au cinéma français à base d'action pas forcément palpitante à base de tragédie humaine ou de comédie un peu potache toujours tout public, soit destiné au enfant et adapté par rapport aux scénarios des dessins animés des chaines public. Quand Mutafukaz est sortie j'ai eut une énorme surprise car c'était la mise en avant d'un cinéma encore jamais exploré par le cinéma d'animation français. Même si la performance était assez maladroite, elle valait quand même le coup d'être vécu et avait le mérite d'ouvrir des portes pour les films à venir. Justement l'un de ses films sort cette année et fais énormément de bruit comme étant un des favoris pour l'Oscar (je pense très sérieusement que face un Frozen 2 très insipide et un Toy Story 4 assez classique, il n'y a que Dragon 3 qui puisse faire face à ce film qui, je pense, peux très probablement devenir la première victoire française aux Oscar dans la catégorie long métrage d'animation). On pourrait s'inquiéter vu la présence du logo Xilam qui n'ont pas produit que des chefs d'oeuvres à base de Zig et Sharko, de Paprika, ou même de Ratz, mais au final je sors énormément surpris par la maturité de ce film qui est une vrai avancé dans l'animation française. Pour le coup c'est un film très radical avec ses tentatives artistiques et scénaristiques qui sont plus que tranchés et qui, je pense, va faire débat et qui, je pense, va m'apporter pas mal de commentaire divergent de mon avis parce que, comme spiderman new génération entre autreou encore prochainement le tombeau des lucioles, je pense avoir un avis divergent de la majorité des gens.
Il faut reconnaitre une véritable maitrise technique en terme de graphisme et en terme de travail sonore. La scène de début en est un parfait exemple car dès le début du film, on te met directement dans l'ambiance du film avec une mouche volant dans une salle où l'on peut juste entendre la mouche volé, et où la plus part des gens dans mon cinéma tournaient la tête afin de voir s'il y avait une mouche. C'est un film à l'univers très tranché, on n'est pas du tout dans un film qui va chercher à être rassurant ou même marrant, bien au contraire. On veut te plonger dans le mauvais côtés de paris qui, sans forcément ressembler à Saint Denis où t'as tout le Galabé qui grille du mais sur des cadis et tu ne peux plus sortir après 19h sans faire voler ton portable par un clochard qui va le revendre 2 secondes après à la sortie du RER à côtés des vendeurs de clopes et des flics qui ferment l'oeil par peur de se faire taper dessus, ne va pas non plus te montrer les champs élysées ainsi que les grands magasins. Nous sommes à Paris, c'est sale, tu as des graffitis, mais à aucun moment tu tombes dans les clichés. C'est sombre mais, en soit, c'est la réalité, et c'est ce qui fait la force du film: c'est un film qui cherche le réalisme allant parfois dans du naturalisme dans certains temps de pauses où l'on admire un univers très propre au film, mais surtout magnifique. Graphiquement c'est sublime et personne peut remettre en cause ça, à part peu être le design des personnages qui peut troubler mais qui savent être appréciable avec le temps et l'habitude, on ne peut que féliciter un travail d'orfèvre. Le son est tout aussi bien travailler et c'est un vrai plaisir auditif. Personnellement j'ai quelques problème avec quelques musiques "street" qui parfois peuvent plonger le film dans un registre sombre qui ne conviendrait pas forcément, mais sinon toute la bande original du film est excellente et marche admirablement bien. Je pense notamment à une scène qui est à la fin du film à base de jeu de temporalité qui est admirablement bien réalisé et où tu es bouché béante face à une scène impeccable, clairement l'une des meilleurs scène du film. Enfin la réalisation fait un carton plein avec les doublages qui sont tous réussit et dont le casting est assez peu connu pour qu'on identifie les personnages, et ça marche d'enfer.
Pour l'écriture aussi ce film est remarquable. Tout le long du film on suit une main qui se balade, sort d'un frigo, et va pour chercher son corps. Son corps c'est celui d'un jeune adulte qui, enfant, voulait être astronaute et/ou pianiste et qui, adulte, est livreur de pizza, et dès le début, le film sait planter ses personnages ainsi que son intrigue et donner intérêt à regarder. A vouloir s'attarder sur les micro détail qui font les grand tout, le film va parler des sensations que l'on néglige comme le touché avec les séquences avec la mains où elle va ré-apprendre à découvrir le monde avec le touché, et tout cette partie de la vie qu'on néglige car trop absorbé par la vie et les difficultés. On a aussi, et je vais pas trop rentrer dans les détails hors balise spoile, tout un propos sur la rédemption et sur le fait d'aller de l'avant, de faire face à la vie et à nos erreurs pour mieux avancer, et en soit, c'est un grand oui.
On a ici tout un propos sur les regrets d'une vie que l'on a pas forcément voulu avoir avec notamment le fait que le personnages repense souvent à ce jour d'accident de voiture qui a détruit sa vie, ou encore l'origine même de "pourquoi il y a une main qui se balade pour chercher son corps" (parce qu'au final cette main s'est détacher de son corps via une accumulation de mauvais choix et de destin qui font qu'un jour il y a eut séparation, le tout dans une scène cruelle en violence qui se rapproche énormément des codes de l'horreur). La scène où la main retrouve le corps du personnage principale et où le personnage principale n'accepte pas la main montre que c'est un personnage qui n'accepte plus sa condition et qui est prêt à aller de l'avant comme le montre la fameuse scène de l'enregistreur vocal où l'on a toute la scène du saut jusqu'à la gru qui est retranscrit en audio et superposé sur l'image du perso en train de sauter,... bourré de créativité, c'est génial.
Mais il y a un soucis, c'est que je ne crois pas être réceptif au cinéma de Jérémy Clapin. J'ai pourtant beaucoup aimé son court métrage Skhizein où l'on retrouve un peu des codes d'écriture sur le fait de métaphoriser la situation d'un personnage qui sort de l'ordinaire mais qui, au fil du film, va s'inscrire vers quelque chose de réaliste et profondément encré dans le commun comme un problème de société. Mais sur ce film, j'ai l'impression d'avoir tout compris, mais que ça n'avait aucune forme de valeur ou d'intérêt, et là où d'habitude c'est un sentiment purement subjectif que je ne peut justifier qu'avec le célèbre argument "Chacun son avis, perso ça marche pas trop", là ici je comprends pourquoi ça ne marche pas et où sont les erreurs qui font que ça ne marche pas sur moi. Je pense sincèrement tout ce que j'ai dis au dessus et et pense même que c'est un bon film, vous pouvez même relire tout ce que j'ai écrit au dessus, mais je ne pense pas que ce soit un grand film ou même que ce soit une démarche abouti à 100%.
Déjà pour revenir au style et à l'écriture, le film veut nous plonger dans un climat d'hyper-réalisme où tout a une logique et tout est explicable scientifiquement, et en soit ça marche. Cependant le film n'arrive pas à rendre convainquant son réalisme à 100%, et ça pour deux raisons. La première est que le film a la fâcheuse tendance de faire des sorties de route avec des dialogues sur-écrit et très romancé avec parfois des situations qui sont forcé et pas très intéressante comme notamment une scène entre le personnage principale et un interphone (pour ne rien spoiler) qui, par moment, frise le ridicule tellement cela n'est pas réaliste mais qui, voulant faire de la poésie et faire un film à l'univers lyrique et fantastique, croit judicieux de mettre des scènes où les personnages vont faire de la philosophie de manière alambiqué et vont se réciter des poèmes en plein milieu d'une scène réaliste pour au final se conclure de manière réaliste sans que la phase fantastique soit justifié ou qu'elle ait servit à quelque chose. Et la deuxième raison est que le film prend par moment les traits d'un film d'horreur, et c'est tout à son honneur car cela marche super bien. Par contre, cela n'empêche pas le film de tomber par moment dans une volonté quasi systématique de rendre son récit sombre et mature, et cela n'empêche pas le film d'accumulé les scènes gore et violente qui n'ont pas grand intérêt. Dès le début du film on a la main qui est dans un frigo et qui doit sortir d'un laboratoire. Dans ce frigo il y a un bocal avec des globes oculaires, et quand la main sort du frigo, il fait tomber le bocal qui va déverser les yeux sur le sol. En soit la chose est un peu répugnante mais cela pouvait en rester là. Sauf qu'il faut montrer du crade, il faut montrer du réalisme et être mature, du coup on fait tout un zoom sur un œil qui va finir écrasé sous la chaussure d'un scientifique qui va rentrer dans la salle parce qu'il a entendu du bruit, et on va faire l'effort de zoomer sur l’œil écrasé avec tout le liquide optique rependu sur le sol. C'est un peu lourd. C'est comme juste après, la main finit par dormir dans une gouttière à côté d'une mère pigeon qui couvre ses petits, la main la gêne, elle cherche à pousser la main dans le vide, mais la main se raccroche à son cou et va tuer le pigeon en craquant son cou, c'est pas très classe, surtout quand ça n'apporte rien. Ça montre juste à quel point tu cherches à être mature mais qu'au final tu as aucune idée de comment faire et aucune idée de ce que tu fais. Mais pour moi le plus gros soucis du film c'est qu'on ne s'attache pas à l'histoire, on le comprend, mais à aucun moment on se sent impliqué émotionnellement. Enfin si, par moment, lors de scènes de flashback où l'on apprend d'avantage sur le passé des personnages, on est touché par ce qui se passe parce que c'est pas cool, on aimerait pas que ça nous arrive et du coup on prend un peu de peine, mais cela ne va pas plus loin que ça, et pour moi la raison vient surtout du montage. Le film est construit sous le même schéma qui se répète jusqu'à la fin mais qui ne va pas devenir redondant, à savoir une phase où la main va chercher son corps, une phase avec le personnage Naoufel qui vit sa vie, et le tout alterné avec parfois des périodes plus courtes du côtés de la main, des périodes plus courtes du côté de Naoufel. mais le soucis c'est que parfois l'action du côté de Naoufel va se couper en plein milieu avant qu'on ait le temps de s'attacher à lui pour retrouver la main qui se balade, et c'est assez décevant car souvent la main ne fait pas grand chose. Oui elle redécouvre le monde via le touché et quelques fois c'est hypnotisant, même si certaines sont forcé et amené de manière stupide
Le coup où la main croise les rats dans le métro et qu'il essaye de nouer un contacte avec les rats en essayant faisant gouter son sang au rats, c'est pas forcément intelligent, surtout qu'avant on avait la scène de la mort du pigeon à côté de son nid qui était beaucoup plus inoffensif que les rats du métro. Et là encore j'avais peur que le film tombe dans du gore gratuit en faisant écraser un rats sous le métro qui passait au même moment au dessus d'eux. Un rat veut poursuivre la main et va pour passer le rail et il se fait écraser sous les roues du métro. Heureusement on l'a pas eut mais par moment on avait des scènes qui était beaucoup moins subtiles que ça dans le genre violent
par contre on ne va pas très loin dans toutes les sensations du touchés, et l'on va se répéter par moment ou même ne pas montrer de sensation de touché et juste montrer la main qui fait du parapente avec un cintre sur une antenne de télévision. c'est pas forcément utile, vraiment, surtout quand c'est pour couper une scène de développement de personnage qui n'aura pas de réel aboutissement. Ce qui fait que l'on suit des personnages sans oxygène narratifs qui doivent tant bien que mal porter un scénario, une histoire, et littéralement un film sans possibilité de développer leurs caractères ou même de développer des points scénaristiques mis en jeu et qui restent sans réponse.
L'histoire de l'oncle menuisier malade se finit sans réel aboutissement, la relation amoureuse se termine de manière abrupte sans trop savoir pourquoi. Pourquoi la main s'est retrouvé dans un frigo dans un laboratoire de recherche ? Surtout, en quoi la scène du saut vers la gru est le symbole d'un grand pas en avant chez le personnage de Naoufel ? Et puis y a-t-il vraiment une évolution dans le personnage de Naoufel ? Il commence livreur de pizza, on a une backstory montrant qu'il était promis à un grand avenir avec ses parents musiciens qui sont malheureusement mort dans un accident de voiture, il rencontre Gabriel, il tombe amoureux et veut la stalker, il se fait engager comme menuisier chez l'oncle de Gabriel pour mieux la stalker, il se prend un rateau parce qu'il la stalkait depuis le début, il perd sa main parce qu'il a repris le travail à l'atelier alors qu'il est formellement interdit de travailler en atelier de menuiserie en état d'ébriété ou équivalent, et au final il se barre laissant l'oncle seul dans son atelier, et là où on aurait pu avoir une évolution dans le caractère de Naoufel par rapport au fait qu'il ne faut pas stalker Gabriel, la chose perd toute valeur car le film préfère montrer une main qui se balade plutôt que de développer le côté négatif de Naoufel à corriger. Naoufel est un personnage foncièrement bon qui n'avait pas besoin de perdre une main ou même d'un râteau pour évoluer car en soit il n'avait pas foncièrement besoin d'évoluer.
C'est pas avec le voyage de la main que tu vas tenir un film d'1h20 qui, avec le rythme et le montage, te donne l'impression de regarder un film de 2h. Ça accumule les longueurs par moments, ça manque d'attachement émotionnel, et le tout fait que tu n'arrives pas à percevoir les choses en jeux et la porté des messages qui sont proposés, et tu ressorts en ayant assez bien apprécier le moment mais sans réellement trouver une vrai pertinence à ce que tu viens de voir. Encore une fois j'ai compris l'essentiel du film, maintenant ça ne m'a pas parlé et ça ne m'a pas emporté outre mesure. A vous de vous faire un avis là dessus, cela reste un assez bon moment, mais de là à ce que j'aille le revoir ça ne sera pas possible.
10,25/20
Faites vous un avis constructif et n’hésitez pas à le partager. De mon côté je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens mais je le respecterai encore plus si vous de vôtre côté vous respectez mon avis