Quoi de meilleur que les films dont on ne s'attend à rien est qui nous bouleversent ?
J'ai perdu mon corps raconte l'histoire d'un jeune Maghrébin qui cherche un sens à sa vie après la mort de ses parents et son immigration en France, ayant abandonné ses deux rêves d'enfances : devenir musicien et astronaute. En parallèle de ses rencontres et de son nouveau travail, une main détachée cherche délibérément à le retrouver, on suit ainsi sa petite aventure muette à travers la ville de Paris.
Tout les scènes sur cette main sont à eux seuls des petits chefs-d’œuvre, très ressemblant au dessin animé La Mouche de Trondheim dans le choix d'angle de vu mais en tellement plus réaliste et intense, que ce soit dans ses mouvements, la vitesse et les situations.
On pourrait croire au début à un certain décalage entre ces deux histoires , mais on comprend en apprenant plus sur le passé de Natouel la métaphore.
Perdre la main, signifie perdre le maintien sur sa condition, laisser les choses se faire et cesser de s'accrocher à la vie, au fil que la main regagne du terrain, Natouel reprend confiance et l'usage de son corps et de ses mains, il les utilisent pour se construire une vie stable, pour s'exprimer au autres, il se récupère lui-même.
Néanmoins Naoutel perd deux fois la main dans le film, la première lors de la mort de ses parents encore enfant, la seconde après son rejet par Gabrielle, sa perte de respect et sa dégradation physique qui résulte à son accident. Cette fois-ci la perte littéral de sa main.
Ramenant ces deux intrigues ensemble.
Alors pourquoi seulement après cette défaite retrouve-t'il sa main ?
Qui a quand même traversé tout Paris pour lui depuis le début du film, qui semblait juste symboliser l'espoir qui revient ?
Très probablement pour montrer que l'espoir reviens toujours. Juste après la perte de sa main, celle pour laquelle ses parents on donné leurs vies à protéger, Naoutel réalise son rêve et saute dans l'incertitude sans plus jamais n'avoir à regarder en arrière.
J'aime énormément cette fin, très proche d'une fin de roman, par de moral récité, pas de "que sont-ils devenu ?" juste la preuve écouté que le héros à pu gardé espoir, et cela qu'il perde ou qu'il gagne peu importe.
Une autre chose que ce film réussit, pas seulement au niveau de son scénario de base,
C'est une véritable expérience sensorielle.
Et elle prendre totalement en compte la narration, chaque scène de la main regorge de sons de bruits, on ressent chaque sensation de vitesses, de douleurs, de nervosité et de douceurs.
Naoutel, au début du film si discret, sa première rencontre avec Gabrielle se fait par interphone,
la seul manière qui lui reste de communiquer avec ses parents,
en récupérant le travail de menuisier il réapprend à utiliser son corps et réapprendre à la séduire, pour qu'au final leurs dernière rencontre se fasse à nouveau par voix phonique, enregistrant par dessus ses parents pour boucler la boucle.
On entend toute la ville de Paris, du métro au petites rues, le choix des musiques est excellent et parfaitement attribué aux scènes, les dialogues sont intelligents et ne sont jamais trop long.
C'est un film réellement bourré de détails, que je reverrai sans aucun doute. Définitivement un trésor à chérir pour les années à suivre.