Le film de Jeremy Clapin oscille entre réalisme cru et parenthèse onirique. On se laisse porter par son envoûtante musique de Dan Levy et par cette histoire à double narration et double rythme, entre une main coupée cherchant son propriétaire et les souvenirs de deux, entremêlés. Lentement, le périmètre des souvenirs de la main s'élargissent à tout l'être de Naoufel, jeune homme cherchant sa place dans un monde qui ne lui en fait pas. Ce qui caractérise le plus Naoufel, mais également Gabrielle, c'est la solitude et la difficulté à se connecter à d'autres. La scène de l'interphone en est la meilleure illustration, si jolie et touchante.
Côté animation, on note également un bel univers visuel utilisant à plein les possibilités de l'animation pour servir son propos. J'ai perdu mon corps nous garde captifs également par son double rythme : scènes d'actions pour la main, lenteur hésitante et timidité pour son propriétaire.
Quand au final, il nous laisse fascinés et rêveurs.