https://www.youtube.com/watch?v=Exc1zWSF_rQ
Instinct. Une main qui s’extrait d’un emballage plastique, pareil à un macchabée jaillissant d’un sac mortuaire. Elle apprivoise sur l’ardoise la marche pentapède. Et par la lucarne, la lune guide sa fuite. Ailleurs. Naoufel. Orphelin. Il enregistre les tranches de vie sur k7, une vie d’avant, une vie avec des parents. Jusk7 accident…
Sur l’horizon, une grue exhibe sa perpendiculaire. Une flèche écarlate qui se prend pour un phare. A l’instinct, cinq doigts s’allongent en phalanges mobiles. La main doit tenir. Naoufel, quant à lui, rêve d’espace, du grand nord, d’une solitude glacée. Pourtant son quotidien est déjà en dessous de zéro. Son passé est figé sur bande magnétique. Son avenir est brune, coiffée d’écouteurs aux teintes psychédéliques. Gabrielle. Deux ailes, c'est suffisant pour deux.
« Il faut attraper la mouche là où elle ne s’y attend pas ». La supériorité de l’instinct sur le destin. Ne pas suivre une voie toute tracée, mais vivre une vie faite de pointillée. L’impulsion. Fuir face au feu, jouer du piano en aveugle, un bébé et son réflexe de préhension… La main, l’outil de l’homme pour façonner le monde.
Interphone. Naoufel charmé par une voix. Le son n’est que l’amont. l’aimante est en aval. Il doit agir, en pointillés. Gabrielle, sa musique dans les oreilles, elle aussi. Des lettres plein les mains et les yeux. Naoufel qui se rêvait astronaute-pianiste s’improvise menuisier. De l’espace à l’établi. De la lune à la lime. De l’intellect au manuel. Abandonner Steinway et Milky way. Sur le toit d’un immeuble, son no man’s land de béton. Pour l’accueillir elle, un igloo de bois sur l’horizon.
Double maladresse. Il avoue, elle s’enfuit. Il découpe, elle jaillit. Naoufel perd son amie et sa main. Amie et main. Des sœurs, presque des anagrammes. Pour se retrouver il faut s’être égarée.