L'ouverture du film est magistrale. J'avais été très déçu par "Deux soeurs", vu il y a un mois, qui me semblait prévisible et finalement assez vain. Cette fois, le film me captive, déjoue constamment les attentes et installe une relation très singulière entre le mari d'une victime et le tueur en série qui l'a tuée. Comme d'habitude dans le cinéma sud-coréen (en tout cas celui qui arrive jusqu'en France), la vengeance est obsédante. Ici, le vengeur retrouve assez vite celui qu'il traque mais au lieu d'en finir rapidement décide de supplicier ce dernier en plusieurs étapes. Chaque fois que le psychopathe s'apprête à passer à l'acte, le mari intervient donc pour le torturer à nouveau. On est pris de vertige, d'autant que, bien sûr, le tueur en série s'avère malin et réussit à reprendre le dessus. La dimension hypnotique du sadisme vengeur est bien exposée. Le côté gore de l'affaire provoque l'effroi et on frôle constamment le retournement de la situation en direction du masochisme. On pense alors à De Palma et plus lointainement au Almodovar de La Piel que habito.