Tout de go, c’est dit, ce n’est pas un grand film mexicain.
La qualité de l’image est souvent médiocre, composée de teintes qui apparaissent délavées, et cela m’a gêné dans la première partie du film.
Le scénario fait dans le simplisme pour illustrer la crise d’amnésie de Fernando (Paul Act) dont l’aspect curatif ultime prendra la forme d’une scène de thriller poussif et sans grand intérêt.
Mais… il y a une magie dans ce long métrage qui se dégage par ce magnifique « huit clos » entre les deux amants, joué brillamment par les jeunes acteurs. D’ailleurs, le comédien qui tient le rôle de Miguel (Eduardo Longoria), l’amant qui a recueilli Fernando après son malaise au club, a un jeu d’une telle intensité qu’il m’a fait penser à celui de Fele Martínez dans le film d’Almodovar, « La mauvaise éducation », c’est dire !
Un dernier mot sur la grande réussite du réalisateur (Leopoldo Laborde) pour son approche filmique des scènes de sexe qu’il imprègne d’une identité forte, d’une incarnation réaliste portée par une excellence des plans qui magnifie ainsi l'esthétisme de l’intime au masculin. Aussi, même lorsque celui-ci est dépeint avec crudité, il ne l’est jamais avec vulgarité.
Cette qualité cinématographique permet de hisser le spectateur au delà du voyeurisme et le conduit avantageusement à explorer une vision toute mexicaine de la sexualité entre garçons.